30 juil. 2012

HERETIK SYSTEM : We Had A Dream

Années 90, un nouveau genre musical va venir semer un vent de panique parmi les politichiens de certains pays d'Europe, ceux-là même qui revendiquent avec arrogance une grande ouverture d'esprit : L’Angleterre, la France. Côté rosbeef, au cours de l'année 1992, l'Avon free festival rassemble des milliers de teufeurs dans la cambuse anglaise, autogestion totale au niveau organisationnel, logistique. La rave party dure trois jours pour tous ces secoués du bulbe qui "préfèrent danser en tatane et dans la boue plutôt qu'en mocassins sur un dance-floor chicos." (source) La prime minister de l'époque n'est autre que la Baronne Margaret Hilda Thatcher aka La Dame De Fer dont le sang des grévistes de la faim irlandais de 1981 ainsi que celui des mineurs de 1985, qui macule ses pognes, a déjà presque disparu au lavage (de cerveau) néo-libéral qu'elle impose au pays. Alors forcément, la mouvance techno dans son expression libertaire et marginale l'agace au plus haut point. Le gouvernement Thatcher rédige dare-dare le Criminal Justice Bill, une loi qui interdit tout bonnement les rave parties. C'en sera fini de ces jeunes gens collés aux murs d’enceintes et dansant jusqu’au petit matin... En fait, comme après chaque répression, l'effet est contre-productif. Des ravers british en exil, des collectifs (crew), des tribus comme la Spiral Tribe vont essaimer un peu partout en Europe. En France, les free parties, fêtes idéales, imprévues, gratuites et totalement libres vont se propager avec une tribu qui va surprendre les flics et ravir les teufeurs pendant plus d'une décennie : Heretik System

Zip_-_Eretox_2K_192 - Heretik System Impénitents Et Obstinés

Quelques mots à propos du réalisateur
Damien Raclot-Dauliac est un enfant des raves. Et du hardcore. Fasciné par les prestations dévastatrices des DJs Manu Le Malin ("sa musique lente et bestiale") et Liza N’Eliaz (la reine du speedcore des années raves), il officie à la fin des années 90 sur MCM, notamment pour 160 BPM, une des premières émissions télés consacrées à la musique électronique. Sa vie bascule en 2000 lorsqu’il part pour un simple reportage accompagner vers l’Afrique les sound-systems Technokrates, IOT et Tomhawk. Le périple initialement prévu sur deux semaines se transforme en voyage initiatique de six mois. Mais surtout, il en profite pour réaliser avec Krystof Gillier un coffret DVD consacré à l’histoire et l’actualité du mouvement free, World Traveller Adventures, considéré aujourd’hui comme le document culte de cette génération libertaire. Il n’a accepté de réaliser ce nouveau docu, produit et commandé par les Heretiks, qu’à une seule condition. Que les membres du collectif disent l’entière vérité sur leur passé : leurs exploits, leurs combines, les décès, la dope et le business. Cette franchise, ainsi que les nombreuses images d’archives qui accompagnent les entretiens, font de ce film un témoignage poignant sur cette époque révolue. Mais le vrai scoop du docu, c’est une interview exclusive du commandant Jacques Prigent, ancien officier des RG chargé de surveiller les free-parties, qui rappelle avec sérieux, malice et une pointe d’admiration, les drames et les faits d’armes du collectif Heretik. (Biographie écrite par J.Y Leloup)

We Had A Dream -OST
Heretik System-We Had A Dream -OST-2010 by Bukowski Louis on Grooveshark


Heretik System, c’est avant tout une bande de potes qui veulent s’éclater. A moins de dix, ils mettent au point des soirées clandestines de quelques centaines de participants, dans des lieux désaffectés loin, très loin de la capitale (usines, hangars militaires, champs…). Souvent détectés par les RG, ils rusent et multiplient les coups d’éclat pour que les parties aient lieu. Comme ce jour où des flics s’amènent au point de rendez-vous, obligeant à la débottée les organisateurs et les centaines de bagnoles de teufeurs déjà sur place, à se relocaliser. S’ensuit un rodéo de plusieurs dizaines de kilomètres, les flics aux basques, pour enfin trouver un squat, poser le matos vite fait et lancer les festivités. Forts de ces expériences, les Heretiks se font rapidement un nom parmi la clique des Free, mais les fiestas underground, au milieu de nulle part, ne leur suffisent plus. Dotés d’une minutie d’organisation hors du commun (malgré ou grâce aux kilos de dope qui circulent dans le groupe), ils décident de "cramer Paris", invitent les Free là où on les attend le moins, dans la capitale, au nez et à la barbe des policiers totalement dépassés. Premier coup, la gare de fret sous Bercy. Trois mille personnes battent le rappel. Succès absolu, mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Leur coup de maître aura lieu en avril 2001. Pendant deux mois, ils préparent le terrain, font du repérage et le soir du 14, foutent littéralement le feu au XVIe arrondissement dans un lieu classé monument historique et abandonné, la piscine Molitor. 45000 watts, six mille personnes jusqu’à 11h du mat, pas d’incident, pas de dégradation, la free party idéale a enfin eu lieu ! (...) C'était une utopie en marche : rendre la fête libre et gratuite. Dans un monde aujourd’hui totalement marchand, autant dire que cette période semble un âge d’or de la contestation pacifiste mais hautement politique. Le documentaire se termine sur l’ultime fait de gloire des Heretiks, une soirée à l’Olympia. Les fameuses lettres rouges honorent pour une nuit les anciens parias. Fête fastueuse (danseuses, projections vidéo, performeurs…) et payante, cette dernière marche vers la reconnaissance résonne comme le chant du cygne d’une subversion assagie, laissant un léger goût amer… tout en mettant en relief une décennie bien morne, sorte de charnière entre la fin des idéaux (les années 80 et leurs promesses non tenues) et l’avènement du tout-spectacle (les années 2000). We had a dream nous rappelle simplement que c’était possible, que les utopies se réalisent quand on y croit. Comme une bouffée d’air frais dans le marasme ambiant et sans échappatoire, nous dit-on.(Source : Ursula sur Gonzai)
Perso, j'ai réellement kiffé ce docu sur le collectif devenu une famille, comme ils le disent eux-même, à la suite de tragédies qui pour beaucoup auraient été insurmontables sinon moralement du moins en tant que crew et organisateurs de tekos...
Spéciale dédicace à Mister James L. pour l'inspiration de ce post !

5 commentaires:

  1. Le film sur l'histoire des freeparty est très bien fait. Mais je trouve dommage la manière dont le mouvement a évoluer. On commence par quelque chose de très libre, en plein air, dans des lieux abandonnés, tout ça gratuit et on se retrouve dans les plus grande scène de France avec des places qui reviennent parfois trop cher. Je trouve qu'on perd le charme qui faisait la particularité des teufs. Heureusement que le mouvement résiste à tous ceux qui voudraient l'arrêter. Mais il y aura toujours des teuffeurs, on a pas finit dans entendre parler !

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  2. Les périodes de crise économique, de détresse sociale sont propices à l'émergence de mouvement radicaux & underground en musique comme dans plein d'autres domaines...
    Le Hip Hop des ghettos noirs américains dans les seventies, les punks des suburbs en Angleterre à la fin des 70's, le DIY Hard Core des années 80 & la tek dans les 90's...
    Vu le darwa ambiant, je partage ton avis à 1000% : Nous avons devant nous une potion qui ne va pas tarder à faire péter la marmite, loin du mercantilisme qui va dans le mur.

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  3. nouveau lien pour downloader le film :
    http://www.filefactory.com/file/cc6961e/n/Heretik.System.We.Had.A.Dream.2010.DVDRip.XviD.avi

    Fuck to musiK Bissness !!!!!!!!!!!!!!

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  4. Je confirme : http://www.ddl.ph/heretik-system-we-had-a-dream-2010-dvdrip_6119999.html

    Enjoy ! & fuck tous ces f... d'ayant-droit !

    La propiété c'est le vol !!!!!!

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