Ah, le bon vieux thème de l'insécurité, ou comment filer la frousse au péquin moyen à chacun de ses pas dans les transports en commun, dans les rues d'une cité ou de derrière la haie arborée de son jardin... L'insécurité qui vient s'enraciner dans le discours politique, dans les voeux pieux des campagnes électorales, et qui permet "dignement" d'occulter les vrais problèmes de société. Mais au fait c'est quoi l'insécurité ou plus précisément le sentiment d'insécurité ? Avec le film Braves gens..., c'est tout un récapitulatif historique de cet "instrument" du pouvoir qui est décortiqué et commenté par divers intervenants (sociologues, magistrats...)...
Voici la déclaration d'intention du collectif Panic :
"Braves gens n'ayez plus peur" du collectif stéphanois panic! est un film d'entretiens sur l'analyse des pratiques et des discours sécuritaires du début des années 60 jusqu'à l'avènement d'une quasi obsession sécuritaire de 1997 à 2004.
Le thème du sentiment d'insécurité a occupé une place de plus en plus centrale dans les médias et les dicours politiques, notamment lors des dernières campagnes électorales. En parallèle, sous l'influence anglo-saxonne, les politiques de sécurité répressives et mettant à mal les libertés individuelles ont fait leur entrée dans l'administration judiciaire et le monde de la police. Nous nous sommes interrogés sur le pourquoi de ce déchainement, et sur l'intérêt sous-jacent du pouvoir à l'avènement de cette quasi "obsession sécuritaire générale". Notre analyse des discours et pratiques sécuritaires s'étend du début des années 60 jusqu'à cette récente boursouflure médiatique et donne la parole à des intervenants qui ont en commun la critique du discours dominant.
Avec : Laurent Bonelli, Cabiria, Fabien Jobard, le MIB, Laurent Mucchielli, Mauris Rajfus, Pierre Rimbert, Philippe Robert, Ulrich Schalchli, Sylvie Tissot.
Autres Sources :
Bonjour,
RépondreSupprimerj'ai trouvé une analyse intéressante sur le sentiment d'insécurité et je voulais connaître votre avis sur ce point :
http://www.delitsdopinion.com/1analyses/sentiment-dinsecurite-ideologies-fantasmes-ou-realite-4044/
qu'en pensez-vous ?
cordialement
Bonjour
RépondreSupprimerTout d'abord merci pour l'intérêt que vous avez manifesté pour un des posts de ce blog.
Dense et pertinent l'article de ce site. Quelques mots ne suffiront pas à en faire le tour...
Diverses remarques quand même :
La phrase d'introduction exprime clairement la vacuité du débat politique et le manque de vision des divers porte-paroles de la sphère décisionnaire.
Ce qui suit, la délinquance directement liée à la misère, à la pauvreté n'est en effet un scoop pour personne, sauf si on a la mémoire d'un poisson rouge.
Les phénomènes de bandes et leur violence revendiquée dans les bastons pour le plaisir de l'adrénaline, la défense d'un territoire ou tout autre prétexte n'est pas non plus une nouveauté.
Les blousons noirs et avant eux les apaches, les guéguerres de clocher dans les "baluches" d'autrefois, tout cela fait pour ainsi dire partie du patrimoine national.
La mise en perspective historique sur une période plus grande (depuis la restauration jusqu'à nos jours) est en revanche très intéressante parce qu'on y suit comment la valeur et le respect dûs à la personne humaine en tant qu'individu a évolué aux fil des décennies sur deux siècles particulièrement cruciaux dans les antagonismes de classes qui les ont jalonnés.
Pour faire court, de mon point de vue les avancées cruciales dans la prise en considération de la condition humaine par les classes dirigeantes a pu connaitre des améliorations parce que des soulèvements populaires ont eu raison des privilèges de classe (Auguste Blanqui, La Commune De Paris, Bakounine, Marx, le Front Populaire, le Conseil National de la résistance...)
Pourtant ce sont toujours les mêmes populations les plus démunies qui remplissent les prisons, sur 70 000 détenus en France, environ 80% sont ouvriers, chômeurs ou sdf : http://www.inegalites.fr/spip.php?article163&id_mot=99
Tandis que la répression semble plus féroce à l'égard des minorités ou pour des petits délits dont finalement le but n'est autre que l'accès (un peu brutal) à la société de consommation : http://www.ldh-france.org/Explosion-du-nombre-de-detenus-la
J'ai relevé la notion d'ethnocentrisme dans l'article, ça m'a interpelé parce qu'en effet le repli identitaire accompagne par un effet pervers les périodes de crise et est malheureusement encouragé par les politiques sécuritaires de certains dirigeants actuellement, mais cela non plus n'est pas nouveau : le "c'est pas nous, c'est eux" et "diviser pour mieux régner" sont des constantes dans l'esquive, la parade politique.
Plus rationnel est le ressenti d'insécurité au quotidien dans les quartiers "sous tension", ghettos immigrés et populations précaires, services publics déliquescents, système éducatif débordé... Je vis dans une de ces banlieues où tous ces phénomènes sont visibles, palpables et où l'arrogance de certains jeunes ne fait que répondre à celle de la police ou de la bac.
La confiance dans les institutions d'un pays m'est apparue également comme une clé pour mieux comprendre comment à tous les niveaux d'une société, les rouages finissent par céder quand le sentiment d'injustice domine.
Je suis par contre très sceptique quant aux statistiques rapportées sur le site. Figaro-Sofres, ifop ne constituent par pour moi des indicateurs objectifs ou viables sur lesquels on peut lancer un débat d'idées : http://fr.wikipedia.org/wiki/Laurence_Parisot
Voilà, j'ai essayé de vous donner un peu mon avis sur l'article que vous m'avez suggéré, je garde sous le coude l'url du site même si dans la rubrique des commentaires j'ai été déçu par le manque d'argumentation et des propos basiques à la limite du racisme, mais c'est une illustration supplémentaire des sentiments exacerbés qui sont dans l'air du temps.
Cordialement.