John Zorn With The Moonchild Trio - The Crucible
Enregistré et mixé par Marc Urselli en Juillet et Septembre 2008 à East Side Sound, NYC
Produit et arrangé par John Zorn - Co-produit par Kazunori Sugiyama - Masterisé par Scott Hull
Line up :
Joey Baron (batterie)
Trevor Dunn (basse)
Mike Patton (voix)
John Zorn (saxophone alto)
Musiciens additionnels : Marc Ribot (guitare zeppelinienne sur 9x9)
Et voici l'opus le plus brutal et rock'n'roll de la série Songs Without Words, qui à la base ne devait être qu'une trilogie, et qui se retrouve ici transformée en tétralogie (processus alchimique ? hommage à la Mole Trilogy des Residents ? détendez-vous, je taquine). Comme sur le précédent, Six Litanies for Heliogabalus, John Zorn s'adjoint au "Moonchild Trio" - qui pour le coup devient donc un quatuor, ça devient une manie - pour y souffler de superbes solos free moins obsédés par les aigus douloureux qu'avant... En gros, The Crucible est de loin le plus accrocheur et le plus cru de la série. Les 4 bougres s'y donne à coeur joie, ne réfrènent aucun de leurs élans bestiaux, et nous livrent l'apothéose de leur jeu cruel et rageur. On sent le plaisir communicatif de jouer et d'envoyer la purée, et pas seulement chez Patton, qui est comme d'habitude omniprésent et bien en gorge... Comprenez jouissif à certain moments et franchement lourd sur d'autres, ça dépend aussi de votre humeur. Une chose est sûre : ce n'est pas lui qui en fait trop ("trop" est un mot totalement obsolète quand on parle de Zorn), c'est sa voix est mixée trop en avant. Il faut quand même saluer les morceaux de bravoure que sont Almadel et sa mélodie (oui!) orientale et guerrière, l'ambiance de caveau à couper au couteau de Maleficia, la furie défoulatoire de Witchfinder et sourtout Hobgoblin (aouch !!), le gros riffage melvinsien (la basse de Dunn est quasiment une guitare stoner sur tout l'album) de Shapeshifting qui dérape bien vite pour tomber dans la fosse aux serpents jazzcore, ou tout simplement les nombreux solos de Zorn doublés par Patton à la voix, montrant l'osmose indéniable de ces musiciens. Et que dire du solo d'Initiate, où Patton la ferme un peu, nettement plus "audible" et travaillé que ce Zorn fait habituellement. Je garde le meilleur pour la fin avec un 9x9 basé sur un long riff en forme de variation sur Black Dog du Led Zep ! C'est Marc Ribot qui débarque le temps d'un titre pour foutre le feu en mode Tom Morello, tandis que Patton semble s'éclater comme à Aqualand. Le tout est emballé dans un digipack somptueux, comme d'hab, avec runes incrustées, citations d'Artaud et compagnie et pochette représentant sans doute ce "creuset" dans lequel viennent se fondre les individualités de ces musiciens frénétiques pour forger une épée au tranchant sans pareil. (lundi 27 septembre 2010) Source : dariev stands
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