God Bless America est un film réalisé par Bobcat Goldthwait avec Joel Murray (Frank) et Tara Lynne Barr (Roxy).
Certains se souviendront peut-être de Kamikaze, l'étrange opus de Didier Grousset où Michel Galabru dégommait de la speakerine & du présentateur TV à tour de bras via un laser qui utilisait les ondes radio. Bobcat Goldthwait, auteur de World’s Greatest Dad, délaisse ici l'analyse finaude pour un propos beaucoup trop radical pour être tout à fait honnête et sous forme de road-trip sanguinolent et jouissif... Le pétage de plomb de Frank, on en a tous eu envie au moins une fois !
La vie de notre "héros" est devenue un véritable enfer. Les insomnies, les migraines et une cloison qui répercute les bruyants et affligeants commentaires des voisins qui se gavent de télé-réalité sans se préoccuper une seconde des heures de sommeil nécessaires à Frank, commencent à alimenter les envies de meurtres de ce dernier. Étant lui même adepte de la zapette, il ne peut que constater l'indicible gouffre de débilité qui défile à longueur de journée sur les innombrables chaines de TV comme ci elles rivalisaient dans la débauche de vulgarité, de cruauté et de néant cérébral. Les reality-shows, les news people, les nanars de real-life superheroes, il n'en peut déjà plus notre "ami" Frank, l'exutoire se fera dans la violence.
Le déclic s'opère sans doute pour toutes les raisons pré-citées, peut-être aussi parce qu'il n'a plus rien à perdre après qu'il ait appris la présence d'une tumeur incurable au cerveau et perdu son emploi pour un motif fallacieux. Le véritable déclencheur pourrait également être la réaction hystérique de sa fille lorsque celle-ci se voit offrir un smartphone lambda à la place d'un i-phone par sa mère, l'ex-femme de Frank. Bref, quand la descendance est menacée de la lèpre télévisuelle et de la connerie ambiante, il est grand temps de farcir la tronche du bébé à grands coups de fusil à pompe...
Le film de Bobcat Goldthwait n'est cependant pas une condamnation totale des shows TV puisque beaucoup y adhèrent et l'abrutissement qui envahit les esprits est souvent devenu un moyen d'avoir la paix avec les gamins, un substitut à l'éducation parentale en somme. De nombreuses incohérences dans le scénario viennent nous conforter dans l'idée que le film s'adresse à un public responsable, en pleine possession de toutes ses facultés mentales et qui ne manquera pas de se réjouir de la rencontre de Frank avec Roxy, une môme délurée, frondeuse, pleine d'inventivité avec juste ce qu'il faut de farouche pour rendre le tandem irrésistible. Le binôme va ainsi égrainer les carnages tout le long de son trip jusqu'à l'apothéose, sans avoir réellement à se soucier des flics et autres agents vedettes estampillés FBI des séries TV. C'est une Amérique "out of control" qui nous est dépeinte ici et c'est drôlement bon !
Voir aussi...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire