Studios d'Abbey Road - 1967
Deux albums mythiques voient le jour en cette fameuse année. Le Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles, première galette mixée à la fois en mono et en stéréo, les deux versions sortiront d'ailleurs en même temps avec des différences notables au niveau des effets sonores, la pochette de l'album est également une première pour l'époque avec sa planche d'accessoires à découper... Le second peut sembler moins innovant techniquement parlant mais c'est pourtant un véritable ovni musical qui débarque et qui pose définitivement les bases du psychédélisme qui va se répandre telle une trainée pas uniquement composée de poudre. The Piper At The Gate Of Dawn, "Le joueur de cornemuse aux portes de l'aube", premier album de ce qui deviendra plus tard le "Floyd" pour les aficionados, Pink Floyd pour les autres, est essentiellement le fruit de l'éphémère leader charismatique du groupe: Syd Barrett...
Astronomy domine
L'album incontournable
Syd Barrett (de son véritable blase Roger Keith Barrett) est également un grand amateur d'acide lysergique diéthylamide, un psychotrope hallucinogène puissant, synthétisé pour la première fois en 1938 puis "démocratisé" sous l'appellation de LSD et finalement répandu dans le milieu des 60's au sein des communautés hippies, beatniks, généralement sous forme de buvards imprégnés de la précieuse substance puis ingérés. Syd Barrett plongé dans la quête perpétuelle d'une musicalité nouvelle et d'une écriture qui se voudrait aussi intime qu'universelle, livre dans The Piper At The Gate Of Dawn en compagnie de ses acolytes Roger Waters, Rick Wright, Nick Mason et Bob Klose un concept album unique, incomparable dont l'inspiration doit beaucoup à la personnalité à la fois radieuse et tourmentée de son chanteur, auteur-compositeur et guitariste Syd Barrett. Les shows du Pink Floyd créent l'évènement avec l'apparition sur le fond de la scène de projections de films ou autres images et permet aussi les premières utilisations de projections de lumières laser et autres fumées...
Grandeur & décadence...
Incompris face à ses problèmes d'addiction et incapable de prendre la mesure des premiers succès du groupe, Syd glisse petit à petit dans un état second qui va pousser les autres membres du Pink Floyd, en décalage, à l'écarter du groupe. Lors des concerts, Barrett est absent, ravagé par les hallucinations dues sans doute à des prises quasi-quotidiennes de LSD qui accentuent sa schizophrénie. À plusieurs occasions, il fait scandale. Lors d'un concert, juste avant d'aller sur scène, il s'enduit les cheveux de gel mélangé à des tablettes de tranquillisants. La mixture dégouline sur son visage sous l'effet de la chaleur des spots et donne l'impression qu'il se décompose. Dans Jugband Blues, il signe une sorte de testament où il fait référence à son éviction du groupe (And I don't care if I'm nervous with you). L'enregistrement de cette chanson est surréaliste comme c'est souvent le cas lors des dernières interventions de Syd. Il fait venir à l'improviste plusieurs musiciens de l'Armée du Salut qui se produisaient dans la rue et leur demande de jouer ce qu'ils ont envie durant l'enregistrement. (source)
David Gilmour intégre la formation d'origine en décembre 1967 et l'année suivante Syd Barrett, devenant de plus en plus ingérable, est définitivement évincé du Floyd. Syd enregistre un certain nombre d'albums solo dans les années qui suivent : The Madcap Laughs (1970) et Barrett (1971). David Gilmour, Roger Waters, et Rick Wright ne l'abandonnent pas et l'aident en produisant ses albums. Souvent, Syd arrive en studio sous l'emprise d'acides. Les prises sont aléatoires et Gilmour doit intervenir de temps en temps pour reprendre quelques prises inaudibles. Mais il ne retrouve pas pour autant le succès rencontré avec Pink Floyd. Le groupe lui rendra hommage en 1975 dans un album intitulé Wish You Were Here. Les chansons de Barrett doivent beaucoup à la comptine; mais c'est sa façon de modeler la structure de la chanson par rapport à la longueur des paroles (Bike), son traitement inédit de la cassure harmonique, sa maîtrise du chaos (Apples And Oranges, qui semble toujours au bord de la décomposition mais tient bon) qui rendent son ton intriguant.
Pink Floyd Syd Barrett Astronomy Domine par maxcohen
Flaming - Pink Floyd - Bouton Rouge
February 24, 1968
February 24, 1968
sur RockPeaks
(Non visible sur YouTube-France pour de stupides histoires de droits d'auteur avec l'I.N.A: Fuck 'em all !)
Épilogue
Les dernières années de sa vie, Syd Barrett vit dans la banlieue de Cambridge, s'adonne à sa passion le jardinage (cultiver son jardin...). Il habite alors dans la maison de sa mère décédée et tente d'oublier sa contribution pour les Floyd, passé douloureux à ses yeux. Certains journalistes ont tenté de l'approcher, en vain. David Gilmour a affirmé que Barrett était dépressif, diabétique et qu'il évitait tout contact avec les gens qui pouvaient lui rappeler l'époque Pink Floyd. Quelques groupes se réclament de Syd Barett notamment les TV Personnalities auteur de I know where Syd Barett lives, ou encore John Frusciante, le guitariste des Red Hot Chili Peppers qui mène en parallèle une carrière solo prolifique. Syd Barrett est mort le 7 juillet 2006 à son domicile de Cambridge à l'âge de 60 ans, des suites de complications liées au diabète.
Page Wikipedia & des extraits de l'excellent site SeedFloyd concernant The Pipers At The Gates Of Dawn
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