Le temps a cassé les aiguilles. La Sister morphine s'est acoquinée avec Morphée pour planter des ailes dans le dos d'un poète pâle et chancelant. Il laisse une trainée de poudre étincelante de mots et de notes. En tirant sa révérence, l'irrévérencieux bonhomme de 53 piges fait la pige aux tristes sires qui ne toucheront jamais du bout d'un ongle une seconde d'éternité. Surplombant les rails, ouais c'est bien lui, je le reconnais encore, tel un cerf-volant dans un ciel de carreaux à la faïence bleutée et lézardée. Sur le fil d'une lame qui ne quittait pas son kit de baroudeur talentueux, une fine goutte de sang perlée dessine les contours d'un psaume où j'espère que des vallées de colza, des montagnes et l'océan guideront le pas aléatoire de Daniel.
Okay mec, on fera sans, désormais. De toute façon ton sourire décalé et ta nonchalance, on la partageait déjà. On la partage encore et on la partagera toujours quand ton ombre fera un pas de côté au détour d'un morceau de musique planté en plein cœur, au coin d'une rime, même en tapant la frime avec une odeur de perfecto qui colle à la peau. T'as pris la sortie des artistes en loucedave mon coco, ça te va bien de foutre le camp en plein champ de foire, ça t'appartient. Tiens, Once upon a time in the west et le plan sur les billes translucides d'Harmonica aka Charles Bronson, l'idée fixe, le regard loin devant, comme ailleurs... J'ai pensé à tes mots. J'ai pansé quelques miens, gouttes salées sur nos cuirs tannés. Salut Darc. Salut l'ami.
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Voir aussi...
Je venais juste d'écouter https://www.youtube.com/watch?v=cxPseJxHtX4 et puis j'ai pensé aller faire un tour du côté de chez toi ; le post su jour justement !!
RépondreSupprimerBienvenue Anonyme...
RépondreSupprimer- Je vous aime, et vous Garance, m'aimez-vous ?
RépondreSupprimer- Vous parlez comme un enfant, c'est dans les livres qu'on parle comme ça ou dans les rêves. Mais dans la vie...
- Les rêves, la vie, c'est pareil ! ou alors ça vaut pas la peine de vivre. Et puis qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse la vie, c'est pas la vie que j'aime, c'est vous !
Arletty & Jean-Louis Barrault in Les Enfants Du Paradis de Marcel Carné
Suivre ce lien : http://lmgtfy.com/?q=Les+enfants+du+paradis+-+Videos+%26+dialogues
Daniel DARCcomme tu es
Supprimerpas autrement
et surtout pas "quand même"...
https://www.youtube.com/watch?v=qjUafiO7UGE
Je vais juste marcher au hasard – sous
la pluie
(...)
Quand je lève la tête pour avaler une
gorgée –
(...)
Dehors – cette fille si belle que j'ai
croisée et
aujourd'hui tout à l'heure elle
s'assoit à la terrasse du café,
près de moi, et bien sûr je ne la
reconnais pas – Elle me parle alors de
ce jour où nous nous sommes rencontrés
et évidemment je suis amoureux –
(...)
Il y a la pluie qui tombe – Les pavés
sont mouillés –
Je lève la tête et le ciel est si gris
que je pleure.
Juste quelques larmes qui coulent le
long de mes joues –
qui glissent sur mon blouson – qui
tombent sur mes bottes –
et qui vont lentement se noyer sur le
trottoir –
En vrac : mes larmes – la pluie et mes souvenirs –
(...)
Hier, sur scène, j'ai lu des textes –
J'étais bourré – on avait pris la
précaution de
me filer un fauteuil –
donc je m'en suis plutôt bien sorti –
A mon réveil le trottoir est rouge –
ça ressemble à du vin mais c'est mon
sang –
Je ne savais pas que l'on pouvait en
perdre autant et rester en vie –
L'espace d'un instant je doute de ne
pas être mort –
Je finis par me relever –
(...)
Mes parents me regardent d'une façon
étrange –
Je prétexte je ne sais quoi et je suis
dehors –
Il fait beau et chaud – trop chaud –
Je vais là tout droit – je marche en
tapant les portières des bagnoles –
pas fort – sans ralentir le pas –
Comme quand j'étais môme – Je ramas-
sais une branche d'arbre et je
rentrais – C'était la fin
d'après-midi – Je raclais la branche
le long des clôtures – ça me faisait
passer le temps – ça me faisait passer le
temps –
Le bord de ma botte droite contre les portières
côté conducteur –
Assis le dos contre le mur – les
fesses posées sur ma valise –
Le petit ruisseau/caniveau coule
devant moi de droite à gauche –
J'entends le bruit de ce qui doit être
une scie mécanique – A chaque gorgée
de bière – je vois le ciel – Il est
blanc –
Je m'aperçois que ma canette est là –
coincée entre mes jambes – Vide mais
toujours là –
Je la serre tant que ça me fait mal –
Après, je desserre les jambes, remets
le capuchon de mon stylo, jette enfin
cette boîte,
me lève, prends ma valise, fais le
code de la porte, – dernier coup d’œil
au ciel : blanc/gris –
Je monte les 4 étages – Et merde, il
faut manger –
(...)
Daniel DARC (1994, Cahiers de Nuit, Collection JeudiGris)
bribes... ce texte contient plus de 4000 et quelques caractères...
Merci. Je ne connaissais pas l'existence des Cahiers de Nuit !
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