19 mars 2013

CREVE COEUR - Salut A Toi Poète Déglingo !

Le temps a cassé les aiguilles. La Sister morphine s'est acoquinée avec Morphée pour planter des ailes dans le dos d'un poète pâle et chancelant. Il laisse une trainée de poudre étincelante de mots et de notes. En tirant sa révérence, l'irrévérencieux bonhomme de 53 piges fait la pige aux tristes sires qui ne toucheront jamais du bout d'un ongle une seconde d'éternité. Surplombant les rails, ouais c'est bien lui, je le reconnais encore, tel un cerf-volant dans un ciel de carreaux à la faïence bleutée et lézardée. Sur le fil d'une lame qui ne quittait pas son kit de baroudeur talentueux, une fine goutte de sang perlée dessine les contours d'un psaume où j'espère que des vallées de colza, des montagnes et l'océan guideront le pas aléatoire de Daniel.

 Okay mec, on fera sans, désormais. De toute façon ton sourire décalé et ta nonchalance, on la partageait déjà. On la partage encore et on la partagera toujours quand ton ombre fera un pas de côté au détour d'un morceau de musique planté en plein cœur, au coin d'une rime, même en tapant la frime avec une odeur de perfecto qui colle à la peau. T'as pris la sortie des artistes en loucedave mon coco, ça te va bien de foutre le camp en plein champ de foire, ça t'appartient. Tiens, Once upon a time in the west et le plan sur les billes translucides d'Harmonica aka Charles Bronson, l'idée fixe, le regard loin devant, comme ailleurs... J'ai pensé à tes mots. J'ai pansé quelques miens, gouttes salées sur nos cuirs tannés. Salut Darc. Salut l'ami.


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5 commentaires:

  1. Je venais juste d'écouter https://www.youtube.com/watch?v=cxPseJxHtX4 et puis j'ai pensé aller faire un tour du côté de chez toi ; le post su jour justement !!

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  2. - Je vous aime, et vous Garance, m'aimez-vous ?
    - Vous parlez comme un enfant, c'est dans les livres qu'on parle comme ça ou dans les rêves. Mais dans la vie...
    - Les rêves, la vie, c'est pareil ! ou alors ça vaut pas la peine de vivre. Et puis qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse la vie, c'est pas la vie que j'aime, c'est vous !
    Arletty & Jean-Louis Barrault in Les Enfants Du Paradis de Marcel Carné

    Suivre ce lien : http://lmgtfy.com/?q=Les+enfants+du+paradis+-+Videos+%26+dialogues

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    1. Daniel DARCcomme tu es
      pas autrement
      et surtout pas "quand même"...

      https://www.youtube.com/watch?v=qjUafiO7UGE

      Je vais juste marcher au hasard – sous
      la pluie

      (...)

      Quand je lève la tête pour avaler une
      gorgée –

      (...)

      Dehors – cette fille si belle que j'ai
      croisée et
      aujourd'hui tout à l'heure elle
      s'assoit à la terrasse du café,
      près de moi, et bien sûr je ne la
      reconnais pas – Elle me parle alors de
      ce jour où nous nous sommes rencontrés
      et évidemment je suis amoureux –

      (...)

      Il y a la pluie qui tombe – Les pavés
      sont mouillés –
      Je lève la tête et le ciel est si gris
      que je pleure.
      Juste quelques larmes qui coulent le
      long de mes joues –
      qui glissent sur mon blouson – qui
      tombent sur mes bottes –
      et qui vont lentement se noyer sur le
      trottoir –
      En vrac : mes larmes – la pluie et mes souvenirs –

      (...)

      Hier, sur scène, j'ai lu des textes –
      J'étais bourré – on avait pris la
      précaution de
      me filer un fauteuil –
      donc je m'en suis plutôt bien sorti –

      A mon réveil le trottoir est rouge –
      ça ressemble à du vin mais c'est mon
      sang –
      Je ne savais pas que l'on pouvait en
      perdre autant et rester en vie –
      L'espace d'un instant je doute de ne
      pas être mort –
      Je finis par me relever –

      (...)

      Mes parents me regardent d'une façon
      étrange –
      Je prétexte je ne sais quoi et je suis
      dehors –
      Il fait beau et chaud – trop chaud –
      Je vais là tout droit – je marche en
      tapant les portières des bagnoles –
      pas fort – sans ralentir le pas –
      Comme quand j'étais môme – Je ramas-
      sais une branche d'arbre et je
      rentrais – C'était la fin
      d'après-midi – Je raclais la branche
      le long des clôtures – ça me faisait
      passer le temps – ça me faisait passer le
      temps –
      Le bord de ma botte droite contre les portières
      côté conducteur –

      Assis le dos contre le mur – les
      fesses posées sur ma valise –
      Le petit ruisseau/caniveau coule
      devant moi de droite à gauche –
      J'entends le bruit de ce qui doit être
      une scie mécanique – A chaque gorgée
      de bière – je vois le ciel – Il est
      blanc –
      Je m'aperçois que ma canette est là –
      coincée entre mes jambes – Vide mais
      toujours là –
      Je la serre tant que ça me fait mal –
      Après, je desserre les jambes, remets
      le capuchon de mon stylo, jette enfin
      cette boîte,
      me lève, prends ma valise, fais le
      code de la porte, – dernier coup d’œil
      au ciel : blanc/gris –
      Je monte les 4 étages – Et merde, il
      faut manger –

      (...)

      Daniel DARC (1994, Cahiers de Nuit, Collection JeudiGris)
      bribes... ce texte contient plus de 4000 et quelques caractères...




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  3. Merci. Je ne connaissais pas l'existence des Cahiers de Nuit !

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