25 nov. 2011

SANTIGOLD : Santogold (2008)

Voici un album de derrière les fagots... Le genre d'ovni dont on se demande si c'est vraiment bon ou si c'est une daube intégrale. Ça tourne en boucle dans le player et c'est toujours aussi surprenant. La gazelle dont il est question s'appelle Santigold et elle a le don de titiller le hipster qui sommeille sournoisement en nous.
Bon sang mais c'est la descente en métro, compartiment bobo, dans le maelström de l'underground musical ou c'est juste de la bonne prod. concoctée avec autant de talent que de désinvolture ?... Il y a un peu de tout cela et encore plus, ce léger plus qui fait que les métacarpes se mettent en mouvement et pianotent sur tout ce qui bouge... ou non. Bref, l'effet est assez immédiat et ça passe ou ça casse. Trois ans après sa sortie, Santogold a trouvé une place sur ce blog  et c'est ainsi, impossible de résister à cette déconcertante galette, riche en sonorités sans parler de la voix de Santi White qui chauffe agréablement les esgourdes, suffisamment rock pour ne pas être authentique...

Santogold (2008) - 12 titres
Santigold - Santogold 2008 by Bukowski Louis on Grooveshark 
 

L'article qui suit, une fois n'est pas coutume, est un copié-collé piqué sur le site des Inrocks. Ont été ajoutés les liens et photos pour agrémenter la chose et situer un peu mieux le contexte musical de Santigold :
Pour son plan machiavélique de réforme de la pop song, Santogold avait besoin de ce qui se faisait de mieux en 2008 comme agitateurs de neurones et de popotins. Soit une quasi dream team, où l’on retrouve aussi bien l’Anglais Switch que les Américains Diplo ou Spank Rock, tous rencontrés au hasard de soirées, grâce parfois à la copine M.I.A., sans pression du business, sans plans sur la comète. Tous sont invités, tous devenus amis : aucun n’est imposé par un label ou la hype, ce qui a largement contribué à la collaboration bon enfant entre ces fortes têtes. “Mais il ne faut pas croire que ce disque est le leur – il est à moi. Ils ont appris de moi autant que j’ai appris d’eux. Switch, par exemple, a essayé de m’entraîner sur une voie trop electro à mon goût – il a été reçu.

Car, comme Santogold le chante elle-même dans I’m a Lady, pas question de se laisser manipuler par ce genre de génies. Santogold, contrairement à ce que son pseudo indique, n’est pas venue au monde avec une cuillère en or dans la bouche – et le gratin de la production pour la nourrir. Avant de devenir l’égérie du Tout- Brooklyn, Santogold, née Santi White à Philadelphie, est une écolière modèle écartelée entre deux cultures, Public Enemy et les Pixies, LL Cool J et Devo
Une culture des extrêmes et des raccourcis hasardeux qui fait la force de son premier album, qui télescope rock, pop, reggae, electro, hip-hop et soul dans une centrifugeuse amphétaminée et minée. Un album bordélique mais vivant, fruit d’une éducation prodigieusement musicale – papa l’embarque chez le disquaire pour la première fois à 7 ans et lui fait écouter James Brown ou Nina Simone ; une grande soeur se charge de Led Zep ou Joni Mitchell, puis du punk, les copains, du hip-hop ou du rock indé. Une sorte de Club Dial a ensuite accéléré cette éducation gourmande, des Talking Heads à The Cure. “Malgré toutes ses influences, je pense que le disque reste cohérent et sincère car, au milieu, il y a moi, avec des passions chevillées au corps depuis l’enfance. J’aime prendre des éléments de musiques soi-disant difficiles – electro, dub ou punk – et les fondre dans un format pop. Je hais ce qu’est devenue la pop, une simple recette. Elle prenait plus de risques dans les 80’s.

Refusant ces hiérarchies entre musiques sérieuses et frivoles, Santogold est en ce sens une digne héritière de Björk – qui l’invita, alors qu’elle était encore inconnue, à assurer sa première partie au Madison Square Garden. “Comme la sienne, ma musique a un côté très réfléchi et frivole à la fois. Comme elle, j’aime les vêtements flashy et aussi le recueillement du studio… Je m’habille comme je fais de la musique : en mélangeant tout et son contraire, en mariant des couleurs qui ne vont pas ensemble. Je ne suis pas Balance pour rien !” Le studio, justement : Santogold avoue s’y sentir terriblement chez elle. Elle se souvient avec tendresse des mois qu’elle y a vécus enfermée : “Je ne savais plus s’il faisait jour ou nuit ni quel jour – voire quel mois – nous étions. Mais enfin, après avoir tâtonné pendant des années, j’étais au coeur même de la musique, dans ce qu’elle a de plus pur.
Santi White rougit quand on lui demande si elle avait l’impression d’enregistrer un album important, évoquant une liberté absolue de manœuvre, des fusions naturelles, sans dosages ni calculs. “Quand nous avons fini la chanson Creator, je me suis dit : “C’est quoi ce truc ?” Je n’en revenais pas. Idem pour L.E.S. Artistes (une attaque vacharde des branchés vains du Lower East Side – ndlr). Je l’ai écouté pendant des semaines, comme si ce n’était pas mon disque… En studio, souvent, j’avais la chair de poule en écoutant ma musique.

Merci à TiToU.


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