C'est le mail d'un pote (merci à toi Gégé !) relayé et enrichi par les bons soins de "ma MU", dite Lili aka CV qui me permettent aujourd'hui de parler d'un évènement majeur qui s'est déroulé le mois dernier simultanément dans cinq villes du sud-est de l'état mexicain du Chiapas. Le 21 décembre marquait la fin du 13ème Baktún, une unité de temps du calendrier maya (environ quatre siècles). D’où l’importance de la date pour les héritiers du monde maya, les chiapanèques. Tout simplement symbolique et quasiment unique dans la conscience collective des chiapanèques zapatistes et tandis qu'en occident les esprits paranoïaques les plus exacerbés attendaient que le ciel leur tombe sur la tête, au Chiapas tout un peuple se rappelait au "bon souvenir" du reste du monde et plus précisément à leurs gouvernants ! En effet l'EZLN, Ejército Zapatista de Liberación Nacional : l'Armée Zapatiste de Libération Nationale mobilisa dans un silence assourdissant quelques 40 000 personnes en une journée ! Pourtant, je n'ai pas le souvenir d'un quelconque communiqué dans les médias français sur le sujet et c'est précisément ce que dénonçait Aline Pailler dans un bref appel à notre vigilance citoyenne. Son texte, le voici, il a pour titre : "Une bouteille à la mer"...
La révolution zapatiste aura 19 ans le 1er janvier 2013. Elle a construit patiemment, démocratiquement, "lentement en bas à gauche", une société autonome du pouvoir mexicain. Une société qui a su inventer un autre rapport à la justice, à l'éducation, à la santé, à la démocratie et à la propriété; comme l'affirme l'Université de la Terre à San Cristobal de las Casas "nous sommes en train de faire l'autre monde".
Cette révolution, beaucoup l'ignorent ou la croient morte ou la caricaturent à l'aune de leur cynisme blasé qui s'est arrêté aux images, un temps branchées, de Marcos encagoulé dans son passe-montagne.
Où sont -ils aujourd'hui les Besancenot et autres Bové si fiers d'en être et qui n'ont même pas pris le temps d'expliquer le sens du passe-montagne ou du foulard?
Où sont ils aujourd'hui les journalistes pour montrer et expliquer l'importance de ce qui s'est passé au Chiapas ce 21 décembre dans les villes de San Cristobal, 'Ocosingo, Las Margaritas, Palenque et Altamirano.
Loin des célébrations New âge, les Indiens zapatistes sont descendus des communautés et des montagnes pour envahir silencieusement les rues des villes qu'ils avaient occupées avec les armes en 1994. Leur message est tout autant dans ce silence qui sonne comme un reproche aux oreilles du monde capitaliste bruyant et sourd, que dans la force de leur mobilisation et de leur organisation.
À ceux qui les croyaient ou les voulaient morts, ils affirment, en levant le poing devant les bâtiments officiels de l'Etat ou les cathédrales, qu'ils sont debout, dignes et pleins d'espoir pour un monde non capitaliste.
Oui cette sortie silencieuse de plus de 40000 Zapatistes est porteuse d'espoir et ouvre un horizon à notre monde si replié sur lui-même!
Un monde si peureux et arrogant qu'il ne voit pas au-delà de ses dogmes capitalistes et s'en remet à la vision de sa presse borgne et bien rassurée entre ses œillères!
Depuis deux jours, les communiqués des Zapatistes et de leurs soutiens se succèdent mais la presse officielle ne reprend rien de cet événement! Aucun intellectuel ou politique ne daigne prendre la plume pour signer un article de soutien ou seulement d'information. Pas même celles et ceux qui étaient prompts à se faire photographier auprès du sous commandant Marcos!
Alors oui les Zapatistes ont raison de rompre le silence par ces mots:
"À qui de droit
VOUS AVEZ ENTENDU ?
C'est le bruit de votre monde qui s'écroule.
C'est celui du nôtre qui resurgit.
Le jour où le jour fut, c'était la nuit.
Et ce sera la nuit le jour où ce sera le jour.
DÉMOCRATIE !
LIBERTÉ !
JUSTICE !
Depuis les montagnes du Sud-Est mexicain." (Pour le Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène - Commandement Général de l'EZLN Sous-commandant Insurgé Marcos Mexique, Décembre 2012)
Je lance ce message comme une bouteille à la mer car je sais combien cette information redonnerait courage à toutes celles et tous ceux qui n'ont pas renoncé à changer le monde! Or le courage et l'espoir sont ce qui nous manque le plus.
Et puis, le 1er janvier 2012, j'ai fait la promesse aux Zapatistes qui nous recevaient de faire savoir que leur révolution non seulement n'est pas morte, mais qu'elle est jeune, courageuse, imaginative et qu'elle sème toujours et encore les graines de la dignité et de l'émancipation quelle que soit la saison et pour tous les vents. Aline Pailler
Cette révolution, beaucoup l'ignorent ou la croient morte ou la caricaturent à l'aune de leur cynisme blasé qui s'est arrêté aux images, un temps branchées, de Marcos encagoulé dans son passe-montagne.
Où sont -ils aujourd'hui les Besancenot et autres Bové si fiers d'en être et qui n'ont même pas pris le temps d'expliquer le sens du passe-montagne ou du foulard?
Où sont ils aujourd'hui les journalistes pour montrer et expliquer l'importance de ce qui s'est passé au Chiapas ce 21 décembre dans les villes de San Cristobal, 'Ocosingo, Las Margaritas, Palenque et Altamirano.
Loin des célébrations New âge, les Indiens zapatistes sont descendus des communautés et des montagnes pour envahir silencieusement les rues des villes qu'ils avaient occupées avec les armes en 1994. Leur message est tout autant dans ce silence qui sonne comme un reproche aux oreilles du monde capitaliste bruyant et sourd, que dans la force de leur mobilisation et de leur organisation.
À ceux qui les croyaient ou les voulaient morts, ils affirment, en levant le poing devant les bâtiments officiels de l'Etat ou les cathédrales, qu'ils sont debout, dignes et pleins d'espoir pour un monde non capitaliste.
Oui cette sortie silencieuse de plus de 40000 Zapatistes est porteuse d'espoir et ouvre un horizon à notre monde si replié sur lui-même!
Un monde si peureux et arrogant qu'il ne voit pas au-delà de ses dogmes capitalistes et s'en remet à la vision de sa presse borgne et bien rassurée entre ses œillères!
Depuis deux jours, les communiqués des Zapatistes et de leurs soutiens se succèdent mais la presse officielle ne reprend rien de cet événement! Aucun intellectuel ou politique ne daigne prendre la plume pour signer un article de soutien ou seulement d'information. Pas même celles et ceux qui étaient prompts à se faire photographier auprès du sous commandant Marcos!
Alors oui les Zapatistes ont raison de rompre le silence par ces mots:
"À qui de droit
VOUS AVEZ ENTENDU ?
C'est le bruit de votre monde qui s'écroule.
C'est celui du nôtre qui resurgit.
Le jour où le jour fut, c'était la nuit.
Et ce sera la nuit le jour où ce sera le jour.
DÉMOCRATIE !
LIBERTÉ !
JUSTICE !
Depuis les montagnes du Sud-Est mexicain." (Pour le Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène - Commandement Général de l'EZLN Sous-commandant Insurgé Marcos Mexique, Décembre 2012)
Je lance ce message comme une bouteille à la mer car je sais combien cette information redonnerait courage à toutes celles et tous ceux qui n'ont pas renoncé à changer le monde! Or le courage et l'espoir sont ce qui nous manque le plus.
Et puis, le 1er janvier 2012, j'ai fait la promesse aux Zapatistes qui nous recevaient de faire savoir que leur révolution non seulement n'est pas morte, mais qu'elle est jeune, courageuse, imaginative et qu'elle sème toujours et encore les graines de la dignité et de l'émancipation quelle que soit la saison et pour tous les vents. Aline Pailler
(21/12/2012) EZLN Marcha del silencio, SCLC, Chiapas.
En silencio, zapatistas se manifiestan en municipios de Chiapas
Sin palabras, la marcha de los zapatistas
La marcha silenciosa de los zapatistas
Le 21 décembre dès potron-minet, des observateurs indépendants, des sympathisants ainsi que des responsables de la police locale, estimèrent à plus de 40 000, les zapatistes qui ont défilé en silence, jusqu’au cœur de cinq villes, San Cristóbal de Las Casas, Ocosingo, Las Margaritas, Comitán et Altamirano, "les cinq mêmes villes qui avaient été prises d'assaut le 1er janvier 1994. C’était la naissance publique, dans le sang, la force et la douleur, de l’EZLN, après une dizaine d'années de clandestinité : l’EZLN est en fait né en 1983."
Et ce sera la nuit le jour où ce sera le jour.
Cette partie du jour et de la nuit, très difficile à traduire malgré sa simplicité, est également délicate à expliquer et à décrypter. La nuit, tout un symbole zapatiste. Les zapatistes sont nés de la nuit – même Manu Chao le dit dans ses chansons – c’est leur territoire, leur terrain d’action. La première partie fait référence à leurs actions de jour : certes, ils se mobilisent maintenant à la lumière du jour, mais ce qu’ils montrent et revendiquent, c’est la nuit au sens zapatiste du terme, leur monde, leur origine, leur heure de gloire, c’est la nuit. « Le jour où il a fait jour, c’était la nuit ». Leurs actions sont celles de gens de la nuit, des indigènes qui ont vécu cachés trop longtemps, qui viennent de la nuit. Un des peuples chiapanèques, les Tzotziles, très présent à San Cris, tient son nom de la nuit : « Tzotzil » signifie « les hommes chauve-souris », les hommes de la nuit.
Lorsqu’ils sont apparus publiquement en 1994, les zapatistes sont sortis cagoulés. La cagoule passe-montagne, symbole d’un de leurs grands messages : « lorsque nous étions à visage découvert, vous ne nous voyiez pas. Il a fallu nous cacher le visage pour que vous nous remarquiez ». Mais pourquoi inaperçus à visage découvert ?
Faisons un léger retour dans le temps. En 1984, six amis révolutionnaires comptent monter un coup d’État contre le gouvernement en place. Pour s’organiser, rien de tel que de partir dans la jungle, là où personne ne viendra les déranger, puisqu’il n’y a personne. Raté. Lorsqu’ils arrivent, il y a bien des indigènes qui vivent dans la jungle chiapanèque, et pas qu’un peu. Mais ils sont oubliés de tous, n’existent pas pour le gouvernement mexicain, encore moins pour l’Etat Civil, ils n’existent pas, car ils n’ont pas d’identité. Pas l’officielle, en tout cas. Les six révolutionnaires en question, émus par la condition des indigènes qu’ils rencontrent, laissent de côté leur coup d’Etat, et transforment leur cause, ils apprennent à connaître ces indigènes, à les défendre, à revendiquer leurs droits. Des six, seuls deux apparaissent en 1994 lorsque se montre enfin l’EZLN, le Subcomandante Marcos et le Subcomandante Pedro. Pedro ne survivra pas au 1er janvier 1994, laissant seul le Sub’ Marcos. Après dix ans de vie secrète, dix ans de nuit, dix ans de silence, l’EZLN prend cinq villes chiapanèques à l’aube du 1er janvier. Tout ce temps, les indigènes avaient eu le visage découvert. Tout ce temps, ils étaient passés pour inexistants aux yeux du gouvernement. Le 1er janvier, lorsqu’ils apparaissent cagoulés, on les voit, on leur prête enfin attention.
De la même manière qu’en 1994, l’EZLN resurgit avec un message puissant (et très émouvant). Le 21 décembre dernier, c’est le silence qui leur permet de se faire entendre. (Source : EZLN, Le bruit du silence)
Lorsqu’ils sont apparus publiquement en 1994, les zapatistes sont sortis cagoulés. La cagoule passe-montagne, symbole d’un de leurs grands messages : « lorsque nous étions à visage découvert, vous ne nous voyiez pas. Il a fallu nous cacher le visage pour que vous nous remarquiez ». Mais pourquoi inaperçus à visage découvert ?
Faisons un léger retour dans le temps. En 1984, six amis révolutionnaires comptent monter un coup d’État contre le gouvernement en place. Pour s’organiser, rien de tel que de partir dans la jungle, là où personne ne viendra les déranger, puisqu’il n’y a personne. Raté. Lorsqu’ils arrivent, il y a bien des indigènes qui vivent dans la jungle chiapanèque, et pas qu’un peu. Mais ils sont oubliés de tous, n’existent pas pour le gouvernement mexicain, encore moins pour l’Etat Civil, ils n’existent pas, car ils n’ont pas d’identité. Pas l’officielle, en tout cas. Les six révolutionnaires en question, émus par la condition des indigènes qu’ils rencontrent, laissent de côté leur coup d’Etat, et transforment leur cause, ils apprennent à connaître ces indigènes, à les défendre, à revendiquer leurs droits. Des six, seuls deux apparaissent en 1994 lorsque se montre enfin l’EZLN, le Subcomandante Marcos et le Subcomandante Pedro. Pedro ne survivra pas au 1er janvier 1994, laissant seul le Sub’ Marcos. Après dix ans de vie secrète, dix ans de nuit, dix ans de silence, l’EZLN prend cinq villes chiapanèques à l’aube du 1er janvier. Tout ce temps, les indigènes avaient eu le visage découvert. Tout ce temps, ils étaient passés pour inexistants aux yeux du gouvernement. Le 1er janvier, lorsqu’ils apparaissent cagoulés, on les voit, on leur prête enfin attention.
De la même manière qu’en 1994, l’EZLN resurgit avec un message puissant (et très émouvant). Le 21 décembre dernier, c’est le silence qui leur permet de se faire entendre. (Source : EZLN, Le bruit du silence)
LA LUTTE CONTINUE...
EL EZLN ANUNCIA SUS PASOS SIGUIENTES. Comunicado del 30 de diciembre del 2012 - Enlace Zapatista
EL EZLN ANUNCIA SUS PASOS SIGUIENTES. Comunicado del 30 de diciembre del 2012 - Enlace Zapatista
Communiqué EZLN 31122012
COMMUNIQUE DU COMITE CLANDESTIN REVOLUTIONNAIRE
INDIGENE, COMMANDANCE GENERALE DE L'ARMEE ZAPATISTE DE LIBERATION NATIONAL EZLN
MEXIQUE
30 décembre 2012,
Au peuple du
Mexique,
Aux peuples et gouvernements du Monde,
Frères et Sœurs,
Compagnons et compagnes,
Aux peuples et gouvernements du Monde,
Frères et Sœurs,
Compagnons et compagnes,
Le 21 décembre 2012, aux heures matinales, des dizaines
de milliers d'indigènes zapatistes, se sont mobilisés et ont pris,
pacifiquement et en silence 5 municipalités dans le sud-est de l'état mexicain
du Chiapas.
Dans les
villes de Palenque, Altamirano, Las Margaritas, Ocosingo, et San Cristobal de
las Casas, nous vous avons regardé et vous nous avez regardé en silence.
Ce n'est pas
un message de résignation.
Ce n'est pas
non plus un message de guerre, de mort et de destruction.
Notre
message est de lutte et résistance.
Depuis le
coup d'état médiatique, qui a couvert le pouvoir exécutif fédéral d'ignorance
mal dissimulée, et pire encore, maquillée, nous nous sommes faits présent pour
vous faire savoir que si vous n'êtes jamais partis, nous non plus.
Cela fait 6
ans, qu’une partie de la classe politique et intellectuelle est allée chercher
un responsable à leur déroute, pendant ce temps nous étions dans les villes et
les communautés luttant pour la justice, pour Atenco qui n'était pas encore à
la mode.
Dans cet
hier, ils nous ont calomnié et ont ensuite voulu nous faire taire.
Trop Incapables
et malhonnêtes pour voir qu'en eux-mêmes ils portaient et portent encore le
germe de leur propre ruine, ils ont prétendu nous avoir fait disparaitre par le
mensonge et dans un silence complice.
6 ans après,
deux choses restent claires:
Ils n'ont
pas besoin de nous pour échouer.
Nous n'avons
pas besoin d'eux pour survivre.
Nous ne
sommes jamais partis, bien qu'ils aient tout fait pour le faire croire dans
tout le spectre médiatique, nous resurgissons comme indigènes zapatistes que
nous sommes et que nous serons.
Durant ces
années nous nous sommes renforcés, et nous avons significativement amélioré nos
conditions de vie, notre niveau de vie est supérieur à celui de communautés
indigènes affiliés au gouvernement en place, qui reçoivent l'aumône qu'ils
gaspillent en alcool et articles de lois inutiles.
Notre
habitat s'améliore sans abimer la nature à laquelle nous imposons des chemins
qui lui sont encore étrangers.
Dans nos
villages, la terre qui, avant, servait à faire grossir les bovins des grands
propriétaires terriens ou des fincas, maintenant sert pour le maïs, les fayots
et les végétaux qui illuminent nos tables.
Notre
travail reçoit la double satisfaction de satisfaire nos besoins et de vivre
humblement, de contribuer à la croissance collective de nos communautés.
Nos filles
et garçons vont à l'école qui leur apprend leur propre histoire, celle de la
patrie et celle du monde, tout comme les sciences et les techniques nécessaires
pour grandir sans arrêter d'être indigène.
Les femmes
indigènes zapatistes ne sont pas vendues comme des marchandises.
Les
indigènes Priiste viennent dans nos hôpitaux, cliniques et laboratoires, parce
que dans ceux du gouvernement, il n'y a pas de médicaments, ni d'appareils, ni
de docteurs et de personnels qualifiés.
Notre
culture fleurit, elle ne nous isole pas mais s'enrichit du contact avec les
autres cultures, des autres peuples du Mexique et du monde.
Nous
gouvernons et nous nous gouvernons nous-même, cherchant toujours en premier
l'accord avant la confrontation.
Tout cela
s'est construit non seulement sans le gouvernement, la classe politique et les
moyens qui les accompagnent mais aussi en résistants à leurs attaques de tout
type.
Nous avons
démontré une fois de plus qui nous sommes.
Avec notre
silence nous nous sommes faits présents.
Maintenant
avec notre parole nous annonçons que:
PREMIEREMENT : Nous réaffirmons et consolidons notre appartenance au Congrès
National Indigène [CONGRESO NACIONAL INDÍGENA, ndr], espace de rencontre entre
les peuples originaires de notre pays.
DEUXIEMEMENT : Nous reprendrons contact avec nos
compagnons et compagnes adhérents à la sixième déclaration de la forêt
lacandon, au Mexique et dans le monde.
TROISIEMEMENT : Nous essayerons de construire les ponts nécessaires à tous les
mouvements sociaux qui ont surgit et surgiront, non pas pour diriger ou
supplanter mais pour apprendre d'eux, de leur histoire, de leurs parcours, de
leurs destins.
Pour cela
nous avons obtenu le soutien d'individus et de groupes dans différentes parties
du Mexique, qui se sont coordonnés en équipes d'appui, en diverses commissions
de la « sixième » et internationale de l'EZLN. Tout ceci afin de
créer un réseau de communications entre les bases d'appui zapatistes et les
individus, les groupes et collectifs adhérents à la Sixième Déclaration, au
Mexique et dans le monde, qui malgré tout, maintiennent leur conviction et leur
compromis dans la construction d'une alternative non institutionnelle de
gauche.
QUATRIEMEMENT
: Notre distance critique face à la classe politique mexicaine continuera, parce
que dans son ensemble elle prospère au détriment des besoins et attentes des
gens humbles et simples.
CINQUIEMEMENT : Aux mauvais gouvernements fédéraux, de l'État et municipaux,
exécutifs, législatifs et judicaires, et aux moyens qui les accompagnent, nous
leur disons ce qui suit:
Les mauvais
gouvernements de tout le spectre politique, sans aucune exception, ont fait
tout leur possible pour nous détruire, pour nous acheter, pour que nous nous
rendions. PRI, PAN, PRD, PVEM, PT, CC et le futur parti de RN nous ont attaqués
militairement, politiquement socialement et idéologiquement.
Les grands
moyens de communication ont essayé de nous faire disparaitre, serviles qu’ils
sont dans la calomnie et l’opportunisme. Avec aussi le silence sournois et
complice en complément. A ceux qui se sont servis de notre argent qui les
alimentait et qui ne sont pas là, et à ceux, maintenant, qui prennent la relève
et qui ne dureront pas longtemps :
Comme ce fut
évident le 21 décembre 2012, vous avez tous échoué!
Il reste
alors, au gouvernement fédéral, exécutif, législatif et judiciaire de décider
s'ils relancent leur politique de contre-insurrection qui s’est juste soldée en
une fragile et maladroite simulation soutenue par les médias, ou s'ils reconnaissent
et tiennent leurs promesses en élevant les droits constitutionnels et la
culture indigènes, tout comme ce fut établi par les dits "accords de San
Andrés", signés par le gouvernement fédéral de 1996, dirigé alors par le
même parti qui est aujourd'hui à l'exécutif.
Il reste
alors au gouvernement de l'état de décider s'ils continue sa stratégie
malhonnête et ruineuse de leur prédécesseur, qui en plus d'être corrompu et
menteur, a pris l'argent du peuple du chiapas pour leur propre enrichissement
et celui de leur complices, et s'est dédié à l'achat effronté de voix et de
plumes dans les médias, alors que le peuple du Chiapas tombait dans la misère,
en même temps qu'il usait de la police, des paramilitaires pour essayer de
freiner l'avancée organisatrice des peuples zapatistes, ou sinon, avec vérité
et justice, accepter et respecter notre existence et se faire à l'idée que
fleurit une nouvelle forme de vie sociale dans les territoires zapatistes,
chiapas, Mexique. Un fleurissement qui attire l'attention de personnes honnêtes
de toute la planète.
Il reste aux
gouvernements municipaux de décider s'ils continuent d'alimenter les roues du
moulin, avec leurs organisations antizapatistes ou supposées zapatistes qu'ils
extorquent pour menacer nos communautés, ou alors s’ils utilisent cet argent
pour améliorer les conditions de vie des gens qu’ils gouvernent.
Il reste au
peuple du Mexique de s'organiser en forme de lutte électorale et résister,
décider s’ils continuent à voir en nous, leurs ennemis ou rivaux auprès de qui
on peut décharger ses frustrations pour les fraudes et agressions dont nous
souffrons tous, et si dans leur lutte pour le pouvoir vous continuez à vous
allier avec nos persécuteurs ou si vous reconnaissez en nous une autre forme de
faire de la politique
SIXIEMEMENT : Dans les prochains jours, l'EZLN, à travers ses sixièmes
commissions et l'internationale, fera connaitre une série d'initiatives, de
caractère civil et pacifique pour continuer à avancer, ensemble, avec les
autres peuples originaires du Mexique et de tout le continent et ensemble avec
tous ceux qui luttent et résistent, en bas à gauche, au Mexique et dans le
monde entier
Frères et Sœurs,
Compagnes et
Compagnons,
Avant nous
avions la chance d'avoir une attention honnête et noble de divers médias de
communication, nous les avions remercié, mais ceci a été complètement annulé
avec leur attitude postérieure.
A tous ceux
qui avaient parié que nous n'existions que médiatiquement, et qu'avec le cercle
du mensonge et du silence nous disparaitrions, ils se sont trompés.
Quand il n'y
avait pas de caméras, de microphones, de plumes, d'oreilles ou de regards nous
avons existés.
Quand ils
nous ont calomniés, nous existions.
Quand ils
nous ont fait taire, Nous existions.
Et nous
sommes ici, existants !
Notre
chemin, comme cela a été démontré, ne dépend pas de l'impact médiatique, mais
de la compréhension du monde et de ses parties, du savoir indigène qui règle
nos pas, de la décision inébranlable qui donne la dignité en bas à gauche
A partir de maintenant nos paroles commenceront à être sélectives dans leur destination, et sortiront en quelques occasions, et ne pourront être comprises que par ceux qui ont marché et marcheront sans se rendre aux modes médiatiques et conjoncturelles.
Ici, avec
pas mal d'erreurs et beaucoup de difficultés il y a une réalité, une autre
forme de faire de la politique.
Peu, très
peu auront la chance de la connaitre et apprendre directement d'elle.
Cela fait 19
ans, nous vous surprenions en prenant avec le feu et le sang vos villes.
Aujourd’hui nous le faisons de nouveau, sans armes, sans morts, sans
destructions.
Nous nous
différencions ainsi, de ceux qui durant leur gouvernement, donnaient et donnent
la mort entre eux.
Nous sommes
les mêmes d'il y a 500 ans, d'il y a 44 ans, d'il y a 30 ans, d'il y a 200,
d'il y a à peine quelques jours.
Nous sommes
les zapatistes, les plus petits, ceux qui vivent, luttent et meurent, dans le
dernier recoin de la patrie, ce qui n'abandonnent pas, ceux qui ne se vendent
pas, ce qui ne se rendent pas,
Frères et Sœurs,
Compagnons
et compagnes,
NOUS SOMMES
LES ZAPATSITES, recevez une accolade
Démocratie !!
Liberté !!
Justice !!
Desde las montañas del Sureste Mexicano.
Por el Comité Clandestino Revolucionario Indígena – Comandancia General del
Ejército Zapatista de Liberación Nacional.
Subcomandante Insurgente Marcos.
México. Diciembre del 2012 – Enero del 2013.
Sources
Voir également...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire