Année trapèze, année balaise, année de braise où, peut-être, on se déniaise à l'aise en faisant la nique aux humeurs mauvaises ! Bref, disons tout simplement que 2013 commence en beauté grâce à l'ami digne et obstinément critique Jacques Tardi, dessinateur, auteur & illustrateur de son état, qui vient de refuser la, pourtant très convoitée par certains bénis-oui-oui, sacro-impérialo-bonaparto-Légion d'honneur ! Le "Monsieur" refuse "avec la plus grande fermeté" la Légion d’honneur qui lui a été attribuée le 1er janvier, voulant "rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit". "J’ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier, que l’on venait de m’attribuer d’autorité et sans m’en avoir informé au préalable, la Légion d’Honneur! », a déclaré jacquot qui vient de publier "Moi René Tardi, prisonnier de guerre, Stalag II B", un ouvrage basé sur le témoignage de son père, prisonnier en Allemagne.(Source)...
"...Étant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d’aucun autre pouvoir politique quel qu’il soit. C’est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille. Je n’ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l’on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l’exemple, ce sera peut-être autre chose. Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n’ai jamais rien demandé. On n’est pas forcément content d’être reconnu par des gens qu’on n’estime pas..." Quand Tardi fait dans l'euphémisme, on ne boude pas son bonheur d'entendre ou de lire ce grand monsieur de la B.D. Cet esprit perpétuellement en éveil et curieux, qui a le soucis du détail historique, qui recourt systématiquement à la documentation la plus exhaustive possible pour fustiger les esprits mesquins et hypocrites, le militarisme, le cléricalisme, toutes ces forces obscures qui incarnent l'autoritarisme et dénient aux gens, aux populations, aux peuples le droit à demeurer libres de choisir leur propre destinée. Merci encore une fois à toi l'ami de nous régaler par ton insoumission, ton sens de l'insurrection face à tous ces simulacres de liberté intellectuelle, face à ces personnalités du monde politique qui sont d'une tiédeur à vous glacer le sang... Les sens, l'essence même de ce que vivre debout signifie !
Edwy Plenel dans sa chronique Ligne de fuite sur France Culture
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