Titre original : オーディション, Ôdishon
Année de sortie : 1999
Avec : Ryo Ishibashi, Eihi Shiina, Tetsu Sawaki, Jun Kunimura.
Shigeharu : Je veux simplement ne pas faire d’erreur à mon âge. Je veux avoir du temps pour parvenir à la connaître très bien. Voir de nombreuses femmes, ainsi je pourrai trouver celle qui est parfaite.
[Son ami et collègue Yoshikawa rigole.]
Shigeharu : Quoi? Je demande trop? Probablement…
Yoshikawa : Non, et bien, il y a un moyen de faire ça. Une audition.
Audition est un film original qui commence comme un thriller hitchcockien avant de prendre une toute autre direction. Probablement l’un des meilleurs films de Takashi Miike.
Synopsis d’Audition
Le producteur Shigeharu vit seul avec son fils après la mort de sa femme, survenue sept ans auparavant.
Il souhaite refaire sa vie mais ne sait pas comment s’y prendre pour tomber sur la bonne personne. Un ami réalisateur, Yoshikawa, lui suggère de lancer une audition pour le rôle féminin d’un futur film. Ainsi, Shigeharu aura l’opportunité de voir de nombreuses femmes et, peut-être, de trouver celle qui lui convient…
Une transition réussie entre deux genres
Takashi Miike est un réalisateur assez controversé (Voir son film Visitor Q, un chef d'œuvre !), notamment en raison de la violence extrême de plusieurs de ses films. Les scènes de torture et de sadisme sont fréquentes dans son cinéma ; il a d’ailleurs réalisé l’un des épisodes les plus violents de la série Masters of Horror, intitulé "La Maison des Sévices".
Avec Audition, il bénéficie d’une matière première de qualité : un scénario très bien construit, adapté du roman de l’écrivain Ryu Murakami. Le film suit une trame très progressive, où l’angoisse est savamment distillée par petites touches jusqu’à la dernière demi-heure. L’intrigue se met lentement en place, selon une mécanique qui n’est pas sans évoquer celle des films d’Alfred Hitchcock, réalisateur qui prenait toujours le temps de développer l’histoire et les personnages afin de mieux introduire les scènes dramatiques. La principale réussite d’Audition est donc d’emprunter une structure d’abord très classique, pour mieux en bouleverser peu à peu les règles et nous plonger dans un cauchemar beaucoup plus typique du cinéma de Takashi Miike – la transition entre ces deux composantes du film étant suffisamment subtile pour que le tout donne un résultat parfaitement cohérent et redoutablement efficace.
Après avoir vu ce film vous n'entendrez plus de la même façon un "kili kili kili" dit avec une voix douce...
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