Ce post n'a bien sûr rien d'innocent au lendemain de l’exécution par injection létale de Troy Davis. Si sa mort a pu soulagé la douleur de la famille de la victime (un flic blanc), tant mieux pour eux et si cela ne les interpelle pas plus que ça sur le doute qui planait quant à la culpabilité de Troy Davis, qu'ils fassent donc enfin leur deuil comme on dit et qu'ils ne viennent plus la ramener avec leur morale "œil pour œil, dent pour dent"... N'oublions pas cependant qu'il se peut qu'un gentil "cop killer", un tueur de flics, est peut-être en train de ricaner dans son coin en sirotant sa Budweiser et en piochant dans sa barquette de Taco Bell... Pour tous ceux qui ont voulu que le verdict soit révisé ou suspendu parce que le doute sur la culpabilité du condamné leur paraissait insupportable, c'est l'amertume et la tristesse qui l'emportent. Ce doute terrible qui remet en cause la légitimité même de la peine de mort et nous rappelle sans cesse à l'évidence : La justice humaine est faillible mais perfectible pourvu qu'on le veuille vraiment... Cette même nuit du 21 au 22 septembre, Lawrence Russell Brewer, membre du Ku Klux Klan condamné pour le meurtre d’un Noir, a été exécuté par injection létale au Texas. Doit-on s'en réjouir ? Pour ma part, je lui aurais plutôt souhaité une longue peine de prison passée à se faire enfiler par ses co-détenus blacks sous la douche...
Albert Camus : « Je cherche [la paix] encore aujourd’hui, essayant de les comprendre tous et de n’être l’ennemi mortel de personne. (…) Et c’est pourquoi j’ai décidé de refuser tout ce qui, de près ou de loin, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, fait mourir ou justifie qu’on fasse mourir. » ("La Peste", 1947).
12 HOMMES EN COLÈRE
Synopsis :
Aux États-Unis, un jury de douze hommes doit statuer, à l'unanimité, sur le sort d'un jeune accusé de parricide. S'il est jugé coupable, c'est la mort qui l'attend. Onze jurés le pensent coupable. Seul l'un d'eux, sans être certain de l'innocence de l'accusé, a de sérieux doutes. Il expose fermement ses doutes et les failles de l'enquête. Il s'oppose à ce qu'une décision engage la vie d'un homme sans que ses fondements soient certains. Il fait réfléchir les autres jurés pour que le doute, s'il est certain, bénéficie à l'accusé.
Commentaire :
Premier film, premier coup de maître : avec Douze hommes en colère, sorti en 1957, le jeune réalisateur Sidney Lumet innovait doublement. Par une prouesse technique d’abord : exemple paroxystique du huis clos, son film confronte un jury de douze hommes dans un espace unique, et presque en temps réel. Mais aussi par son propos, vibrant plaidoyer pour une justice plus égalitaire, toujours d’une effrayante actualité cinquante ans après la sortie du film. [...]
Douze hommes en colère est un modèle presque universitaire de mise en scène. Il s’agit d’un huis clos quasi parfait, puisque seules les scènes d’ouverture et de clôture du film, longues d’à peine cinq minutes, se déroulent à l’extérieur du décor principal, la pièce de délibération d’un jury dans un tribunal. Pour réussir ce tour de force, Sidney Lumet nécessitait des fondements scénaristiques extrêmement solides. Il trouva en Reginald Rose, son scénariste, un adjuvant de choix, capable de conjuguer l’atmosphère de réclusion oppressante induite par le huis clos, avec un suspense haletant, où la vie d’un adolescent tient en ces deux mots répétés douze fois : « not guilty » (non coupable). (Source)
L'injection létale - "Dead Man Walking" [Extrait]
Sources & Liens
DL
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J'ai trainé un peu sur ton site, coup de geule, coup de coeur, j'aime bien...
RépondreSupprimerMerci yelrah d'avoir pris le temps de laisser un commentaire !
RépondreSupprimerSuis toujours preneur pour les compliments comme pour les critiques !
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