15 mars 2011

VENGO - Un film de Tony Gatlif (2000)

"Vengo, c’est d’abord cela : un cri, un chant, un hymne à la vie, à l’amour, au deuil, au pacte du sang. Un hymne à la Méditerranée." Tony Gatlif
Les trois hommes se rejoignent sous les branches d'un arbre. Ils respirent ce pin, sa verticalité envoutante qui tire ses racines du sol aride andalou, au sud du sud de nulle part. Sous le feuillage, les hommes écoutent. Cette écorce balayée par un vent chaud porte en elle le "Duende", l'arbre chante la douleur, il porte en lui l'âme du Flamenco, son incandescence... Vengo est un film dont le personnage principal est le Flamenco, cette musique aux origines aussi profondes que les voix qui la chantent. On peut parler d'un souffle, d'un cri qui vient des entrailles porté par des guitares syncopées, des percussions qui puisent leur inspiration par delà la méditerranée. Les ondulations fières et sensuelles des femmes qui dansent répondent à cette invitation à célébrer la vie et son fatum, son mektoub, le destin inexorable de l'aventure humaine sous le soleil implacable. Vengo est un embrasement...


Synopsis du film : Caco, un Andalou, n'arrive pas à faire le deuil de sa fille. Il noie son chagrin en faisant la fête, accompagné de son jeune neveu, Diego, dont le handicap physique n'empêche pas la passion pour la bringue, les femmes et le flamenco. Nous sommes en Andalousie, dans le «Sud Sud», où l'honneur a ses racines. La famille de Caco a une dette de sang envers la famille des Caravaca. Quelqu'un devra payer.



Dans le film de Gatlif, le flamenco est aussi le choeur antique d'une tragédie ultraméridionale, aussi simple et archétypale qu'un livret d'opéra. Cette intrigue aux accents archaïques, c'est le flamenco qui embrase le film et, peu à peu, nous soumet à ses sortilèges. En live ou en cassette, à fond dans les Mercedes volées, en plein no man's land, c'est la même chanson qui répète : "Je suis de nulle part / Je n'ai pas de pays / Je n'ai pas de patrie"... Tony Gatlif est incorrigible. Même lorsqu'il signe un film "sédentaire", le réalisateur des Princes fait tonner la complainte viscérale et déchirante de l'éternel déraciné.


Tomatito y Sheikh AL Tuni


La B.O du film est fabuleuse. Elle scande la montée dramatique de cette histoire digne d’une tragédie antique. On est fasciné par l’âpreté du canto jondo, le chant profond qui monte depuis les entrailles jusqu’à la bouche pour projeter dans l’air les blessures de l’âme gitane espagnole, amoureuse du sacrifice.


TRACKLIST
01. A mi nina Rosa Alba - Tomatito
02. Naci en Alamo - Remedios Silva Pisa
03. Arriconamela - Gritos de Guerra
04. Calle del Aire - La Caita
05. Techno del Rey - Instrumental
06. Flamenco Soufi - Tomatito y Sheikh AL Tuni
07. Buleria - Gritos de Guerra
08. Apparition - Groupe Jose
09. Lloro por Tokyo - Maria la COneja
10. El Moro - Gritos de Guerra y Kudsi Erguner
11. Madad - Sheikh AL Tuni
12. Chant du Bapteme - La Paquera de Jerez
13. L-arbre du duende - Bobote
14. Chant de la douleur - La Paquera de Jerez
15. Sawwah - Mostafa Benhmad
16. Mecanique Garage - Instrumental
17. Naci en Alamo - Renedios Silva Pisa


Tony Gatlif

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