Bienvenue en République Populaire de France
"Ceux qui sont prêts à abandonner une liberté fondamentale pour obtenir temporairement un peu de sécurité, ne méritent ni la liberté ni la sécurité."attribué à Benjamin Franklin.
Nous traversons une ère qui marquera l'Histoire. Une ère où les peuples opprimés se soulèvent et, dans la paix ou dans le sang, se débarrassent de leurs vieux dictateurs. Ce qui rassemble ces citoyens partout dans le monde, c'est tout simplement l'exigence du plus fondamental de leurs droits : la liberté.
Mais la France prend le chemin inverse. Les valeurs de la Révolution et de la République, les droits de l'homme ? Tout cela n'importe que dans les discours pour notre gouvernement. À l'étranger, nos ministres ne sont plus, en pratique, que des VRP pour les entreprises d'armement françaises. Et, tandis que la France tente de redorer son image auprès des pays qui se sont libérés bien malgré elle - en laissant pendant ce temps les dictateurs qui s'attardent massacrer leur propre peuple - elle détruit aussi, progressivement mais méthodiquement, la liberté de ses propres citoyens.
Ainsi, en ce jeudi 10 mars 2011, la loi dite LOPPSI, qui avait été votée par le Parlement sur demande du gouvernement, vient d'être jugée partiellement conforme par le Conseil Constitutionnel. Cette loi, qui porte de nombreuses atteintes à l'État de droit tout au long de ses 142 articles, ne devrait pas avoir sa place dans un pays qui se prétend démocratique. Ce n'est pas un hasard si la plupart des mesures que le Parti Pirate et d'autres y ont dénoncées comptent parmi celles que vient d'abolir le peuple de Tunisie, après s'être libéré du joug de Ben Ali...
Nous ne nous étendrons pas ici sur les nombreuses dispositions comme les milices privées - mesure jamais vue en France depuis le gouvernement de Vichy - qui, combinées entre elles - par exemple avec l'extension des prérogatives de police judiciaire - ne pourront qu'augmenter la défiance de plus en plus légitime des citoyens envers la sécurité que lui offre l'État, et ses gardiens de la paix qui n'auront bientôt plus de professionnel que l'uniforme. Ces problèmes ont été soulignés par d'autres avant nous.
Mais le Parti Pirate, de son côté, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour contrer les articles de ce projet de loi sur lesquels il était légitime pour s'exprimer. Outre la création d'une pétition signée par plusieurs milliers d'internautes, nous avons été jusqu'à publier un texte de saisine proposant des arguments pertinents pour faire censurer ou encadrer par le Conseil constitutionnel ces mesures liberticides que sont le filtrage du web, l'atteinte à la considération, les logiciels espions, ou encore certains pouvoirs abusivement confiés à des magistrats dépendants de l'exécutif au lieu d'une autorité judiciaire indépendante.
Ainsi, même si la majorité votait ce texte, l'opposition n'avait qu'à se servir de nos arguments pour faire recadrer tous ces dispositifs par le Conseil. Nous avons effectué tout cela sans attendre aucune contrepartie, ni même de reconnaissance ; tout ce que nous demandions, c'est que soient préservées nos libertés et l'État de droit.
Mais les socialistes n'ont pas repris l'essentiel de nos arguments ; bien que nous nous soyons assurés qu'ils prennent conscience de notre saisine, et que nous leur ayons même offert une chance de se rattraper. Et le Conseil, bien que nous lui ayons également déposé notre saisine (sachant qu'il n'était cependant pas tenu de la lire), a en conséquence prévisible déclaré la loi partiellement conforme à la Constitution.
La preuve est faite - s'il en était encore besoin - que l'opposition qui ambitionne de devenir la majorité de demain cautionne les atteintes aux libertés orchestrées par le gouvernement actuel. Nous saurons nous en souvenir et le rappeler à l'avenir.
Nous sommes nombreux à souhaiter qu'il n'en soit pas ainsi, mais force est de constater que la France a chaque jour un peu plus besoin d'un Parti Pirate.
Les élus de tous bords qui bafouent les libertés fondamentales seront de plus en plus souvent confrontés à des pirates de leur département. Et, si nous sommes prêts à tendre la main à quiconque s'engagera — suffisamment fermement — à défendre nos idées, nous ne manquerons pas de dénoncer tous ceux qui y manqueraient.
Nous sommes des pirates, des citoyens qui ne se reconnaissent plus dans vos décisions. Nous ne pardonnerons ni n'oublierons ceux qui bafouent les libertés fondamentales. Et nous montrerons dans les urnes que nous sommes nombreux à souhaiter rétablir l'État de droit et la démocratie.
Sources : [Parti Pirate] / Korben / Blog perso de Paul Da Silva
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