Ça va faire 30 piges, en octobre prochain, que le libertaire libertin à la bouffarde, l'éternel estivant s'est barré faire du pédalo sur la vague en rêvant, il passe sa mort en vacances quelque part en plage de Sète. Ses textes sont toujours lus, chantés et on ne peut que constater leurs intemporalité. Avec le recul, certains se sont même aperçus de la richesse de ses mélodies qui ont emprunté au jazz manouche le tempo et la rigueur du phrasé. Au Monde Libertaire, on se souvient de "Géo Cédille", "Gilles Colin" ou encore "G.C.", les pseudos sous lesquels il a écrit des articles où il se réjouissait du rossage d'un cogne ou du cambriolage d'une église. Mais Brassens c'est surtout le poète inspiré, à ses débuts par Paul Fort, puis Villon, Baudelaire, Verlaine, Hugo, l'artisan attelé à la tâche, l'autodidacte qui apprend la versification et commence par publier des recueils de poèmes.
"La voix de ce gars est une chose rare et qui perce les coassements de toutes ces grenouilles du disque et d’ailleurs. Une voix en forme de drapeau noir, de robe qui sèche au soleil, de coup de poing sur le képi, une voix qui va aux fraises, à la bagarre et… à la chasse aux papillons." René Fallet en 1953 dans le Canard enchaîné.
Même quand ce ne sont pas ces propres textes qu'il chante, l'ami Georges peaufine, travaille et retravaille les mots et la musique jusqu'à ce que le tout soit en harmonie. Une superbe symbiose d'une apparente simplicité vient alors réchauffer les esgourdes et les tripes de l'auditeur. C'est par exemple Les passantes d'Antoine Paul qui devient ainsi une chanson impossible à oublier une fois écoutée...
En 30 années de carrière, le pornographe du phonographe, l'anarchiste au regard pétillant, a légué à plusieurs générations une œuvre faite d'irrévérences envers toutes les autorités imbéciles et des hymnes à la chair, à l'amitié, à l'amour... et à la poésie de l'existence qu'il faut bien aller chercher au delà des emmerdes du quotidien.
Georges Brassens - Hécatombe par bisonravi1987
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