2 mars 2011

COP SHOOT COP - White Noise (1991)

Un patronyme pas banal (voire provocateur...) pour un groupe qui a été, entre 1987 et 1996, l'un des plus insolites de la scène new-yorkaise. La formation aussi est atypique puisqu'elle n'intègrera une guitare six cordes qu'en 1994.                                                                       A l'origine le groupe est un trio formé de Tod Ashley (voix, guitare basse), David Ouimet (clavier), sampler et Phil Puleo à la batterie et aux "métaux" (il incorporera divers objets trouvés à sa batterie) puis Jack Nantz (alias Natz) rejoint le trio en tant que second bassiste. Après plusieurs singles et deux albums (Headkick Facsimile & Consummer Revolt), ainsi qu'un rarissime live enregistré au CBGB's en 1989, Cop Shoot Cop sort White Noise chez Big Cat records. La basse a pris le pouvoir, Tod Ashley qui signe désormais Tod A. prend la high-end bass, celle qui est chargée de mettre un peu de mélodie dans le bordel pendant que  Natz, prend la low-end bass, qu'il frappe à grands coups de mandales.  (Illustration : Thierry Guitard)

Le bruit blanc.                                                      La musique de petits branleurs blancs névrosés des banlieues moroses... Sur ce disque Cop Shoot Cop prouve qu'il n'est pas qu'une machine à faire du bruit. De par sa formation iconoclaste avec ses deux basses, les samples de "Cripple" Jim Coleman et sa batterie faite de bric et de broc, il colle une image indus au groupe. Mais le groupe s'inscrit dans une lignée rock. En dehors de ses morceaux plus déstructurés et agressifs, le groupe à le souci du refrain et de l'accroche. Quelle soit rythmique ou mélodique.
CSC taille dans sa tôle et ses deux basses des morceaux qui collent à la peau (Traitor/martyr, Coldest day of the year, If tomorrow ever comes et le tranquille Hung again avec sa mélodie nonchalante qui clôture l'album), démontrant tout le talent d'écriture de Tod A., alliant finesse et sauvagerie urbaine. Entre, contre et autour, des brûlots constitués de samples vengeurs comme Relief, son fight the police samplé et ses sirènes ou le lyrique Empires collapse. Au dos de la pochette, une adresse avec une boite postale au nom de "Kill a cop for christ"….Jusqu'au boutiste. L'album est un incontournable!

Traitor Martyr


Empires Collapse


If Tomorrow Ever Comes



C'est probablement un an ou deux après la sortie de White Noise que je suis allé voir les Cop Shout Cop sur scène, au Rex Club si ma mémoire est bonne. Les deux basses en avant (Tod A. & Natz), frontales et étourdissantes m'ont tout de suite accroché. Derrière au milieu de la scène, il y avait "Cripple" Jim Coleman et toute son électro qui assurait les samples et les loops. L'endroit étant plutôt exigu, Phil Puleo avait installé sa batterie customisée sur le côté droit de la scène de sorte qu'on pouvait le voir jouer de profil entouré de larges plaques de tôle et autres bizarreries métalliques qui apportaient un "play it loud" implacable aux riffs et aux mélodies rythmées des duettistes de la quatre cordes.

J'écoutais pas mal de noise à l'époque comme les Cows, The Reverend Horton Heat et aussi des groupes comme les Pussy Gallore  (prémices du Jon Spencer Blues Explosion) mais Cop Shoot Cop pouvait exercer une certaine fascination sur le public. Leurs textes sont d'ailleurs emprunts d'une noirceur qui n'est pas un simple pessimisme en réaction à l'incongruité de l'existence, la psyché s'y mêle furieusement. Ce qui n'a pas échappé au graphiste Derek Hess avec "Implosion", une sérigraphie sur le morceau "If Tomorrow Ever Comes":
L'écroulement intérieur violent résultant de la pression externe étant plus grand que la pression interne. - Le texte en spirale autour de la tête sont les paroles de "if tomorrow ever comes" des Cop Shoot Cop.

DL:
White Noise (1991) / Headkick Facsimile (1989) / Consummer Revolt (1990) / Ask Quetions Later (1993) / Release (1994)et cerise sur le gâteau, le Live au CBGB's (1989 - 300 exemplaires), bravo à l'uploader. Pour certains fichiers vous aurez besoin du password :  p-l-m.blogspot.com (nom du blog que je vous invite à parcourir ;-)

And if tomorrow ever comes we'll buy ourselves new boots and coats;
We'll set things straight with all our friends. (and I'm still waiting)
And if tomorrow ever comes we'll send a check to the old man;
We'll have the time to make amends. (and I'm still waiting)

And if tomorrow ever comes we'll learn to like to be deceived;
We'll watch ourselves on video. (and I'm still waiting)
And if tomorrow ever comes we'll curse the day we were conceived;
We'll wish that we had never known. (and I'm still waiting)

No shoulder, no shoulder
No shoulder to cry on.

We'll know how small we really are.
We'll be amazed we've come this far.
We'll rip the blinders from our eyes and truly see.
You'll resurrect the crucifix atop a church of blackened sticks.
We'll hope that we deserve to die unholy.
And if tomorrow ever comes, maybe we'll get an explanation.

I'm living in the shadow of your glorious youth.
You played in the sunshine and dabbled in truth.
Now what have you given me to remember you by,
But hazy excuses and a handful of lies.

And if tomorrow ever comes they'll make us sorry we were young
But we'll be satisfied and fed.
And if tomorrow ever comes they'll make us speak with just one tongue;
We'll think of things we should have said. (and I'm still waiting)

No shoulder, no shoulder
No shoulder to cry on.

We'll set ablaze the ship of fools.
We'll drive the vermin from our schools.
We'll drag them screaming to the dark and smoking street.
The crutch of vanity will crack
Beneath the burdens on your backs
As you are forced to torch the temples of conceit.
And if tomorrow ever comes, maybe we'll get an explanation.

Everything was easier when you had your time.
You've taken my innocence and now you want my prime.
Don't look so disappointed at my distrust,
Because you've taken everything...
Except my disgust.
And if tomorrow ever comes...

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