Voilà un album qui réunit au moins trois éléments essentiels pour en faire un objet rare et précieux. Tout d'abord le son : Celui déchiré, efficace de la guitare dans la continuité stoogienne en passant par Rage Against The Machine ou encore le Jon Spencer Blues Explosion. A la gratte : Serge Teyssot-Gay, désormais vraiment ex-Noir Désir (RIP). La basse n'est pas en reste, mélodique, étourdissante et saturée, le play it loud imparable, le pilier qui tape comme un kick au plexus, le médiator bien en pogne c'est Marc Sens (Yan Tiersen). Les cymbales qui temporisent, retiennent leur souffle juste avant les roulements sourds sur les peaux des fûts qui vont appuyer les flow des deux compères aux lyrics, c'est le job de Cyril Bilbeaud (Théo Hakola). Ces trois musiciens forment Zone Libre, une collaboration qui dure depuis quelques années maintenant.
Ensuite viennent s'ajouter les voix et le charisme de Hame (La Rumeur) et la rage incandescente de Casey, tous deux bien connus dans le milieu du rap héxagonal qui ne fait pas dans la concession... Les textes sont ciselés, écrits dans l'immédiateté du ressenti, spontanés mais construits, posés comme une stèle sur le socle de métal en fusion des instruments et là je me dis qu'enfin on est à la croisée des chemins, dans la symbiose des énergies puisées dans le rock et le rap. C'est toute la magie de ces 9 titres qui résonnent encore dans la tête après l'écoute, entre un larsen de fin de morceau et un écho des mots arrachés aux tripes...
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