Vous avez aimé l'agitation autour du "projet de loi" sur les retraites ? Un projet de loi qui d'ailleurs n'en était pas un, pas plus que la concertation avec les partenaires sociaux n'était sensée aboutir sur un quelconque compromis démocratique. Vous vous êtes bien fait berner si vous avez pensé un seul instant pouvoir peser sur la volonté politico-économique du gouverne-ment et compter sur l'appui des gros syndicats...
Mais peut importe, les bouts de chandelles qui nous sont gracieusement octroyés ici ou là comme le Revenu Minimum d'Insertion, le Revenu de Solidarité Active ou encore l'Assurance de Solidarité Spécifique ne sont là que pour garantir, un temps, la paix sociale... Jusqu'à ce que ça branle dans le manche et qu'on nous balance à nouveau quelque aumône pour faire taire la frustration et la révolte.
Tous les acronymes ridicules pré-cités n'ont d'autre fonction que de nous garder la tête dans le guidon sans se poser les questions de fond sur l'économie et ce qu'elle est sensée être pour l'humanité. Les individus doivent-ils la servir comme c'est le cas aujourd'hui, et pour un temps encore j'en ai bien peur, ou enfin va-t-on renverser la vapeur en admettant que l'économie doit être au service des individus.
La tâche est complexe mais mérite fortement qu'on s'y atèle au plus vite parce que les ravages de l'économie libérale actuelle ne font qu'empirer sans que cela ne remette une seconde en question le bien fondé du système tel qu'il se définit lui même : Incontournable et sans alternative. Les économies des pays "modèles" telles que nous les vantaient les plus fins spécialistes et/ou intellectuels,(ne cherchez pas trop loin, ils sont encore chaudement installés dans leur fauteuils de chroniqueurs sur les ondes radios et à la TV),il y a peu de temps encore, comme celles de l'Irlande, de l'Espagne ou de la Grèce se cassent la gueule les unes après les autres. Et la réponse des gouvernements de l'Union Européenne est: Il faut une politique d'austérité sans précédent pour nous sauver de la faillite (à laquelle nous ont menée les banques en faisant "joujou" avec le fruit du travail des gens), tout en accordant aux pays concernés des prêts à des taux usuriers, quelle belle solidarité !
Alors nous allons nous pencher sur un projet dont vous n'avez probablement pas entendu parler et qui, en tout cas, n'est pas relayé par la plupart des médias. Et pour cause : Il s'agit de se remuer les méninges et d'en finir avec la pensée unique ultra-libérale.
Attention, il ne s'agit pas d'une utopie proférée par de gentils baba-cools hirsutes mais d'une proposition sérieuse et mûrement réfléchie par des acteurs du monde politique, économique (entrepreneurs & banquiers), universitaire, et citoyen responsable.
"A moins de nous montrer tout à fait naïfs, il faut admettre qu'à l'avenir, le marché du travail ne pourra plus assurer l'intégration sociale de toute la population. Cependant en refusant l'alternative du revenu de base, nous sommes obligés de parier sur la croissance économique à n'importe quel prix. C'est d'ailleurs ce qui se passe dans la politique aujourd'hui, de l'extrême droite à l'extrême gauche, l'ensemble du monde politique en appelle à grand cri à la croissance économique.
Ainsi, nous persistons dans une approche quantitative des problèmes et nous perdons toute chance de développer de nouveaux modèles d'organisation sociale d'une qualité supérieure."
Peter Ulrich - Professeur à l'Institut d'Éthique Économique à l'université de St-Gall.
La Définition du réseau allemand pour le revenu de base est :
Un revenu de base est un revenu accordé sans conditions à tous les membres d'une communauté politique.
Elle comprend 4 critères :
- Garantir l'existence et permettre la participation sociale
- Constituer un droit individuel
- Être versé sans avoir besoin de prouver un dénuement quelconque
- Ne pas impliquer l'obligation de travailler
"Contrairement au communisme qui étouffe la personne et au libéralisme de marché qui cherche à l'isoler, le revenu de base lie la sécurité à une liberté maximale pour que l'individu puisse devenir maitre de ses choix. Le montant de cette garantie doit suffire pour pouvoir réellement refuser une activité rémunérée."
La possibilité de refuser est une condition essentielle pour pouvoir négocier librement et à égalité."
Dr. Sasha Liebermann - Sociologue, Francfort
Dr. Sasha Liebermann - Sociologue, Francfort
La question qui risque de se poser, c'est plutôt de savoir dans les entreprises : Comment diriger des collaborateurs qui ne se laissent plus discipliner aussi facilement par le besoin d'argent.
Idem en politique : Comment gouverner des citoyens rendus plus indépendants grâce à leur revenu de base.Et comment se gouverne t-on soi-même ?
Est-ce que vraiment tout le monde serait en train de bronzer avec une montagne d'ordures dans les rues ?
"Qui ne veut pas travailler, ne doit pas manger." Apôtre Paul.
Il faut en finir avec une idée fausse :
"On pense que seul le travail rémunéré constitue une contribution méritoire à la société mais en réalité, c'est souvent exactement l'inverse" Katja Kipping, membre du parle ment allemand.
Les questions posées et les réponses proposées dans ce documentaire portent sur :
_ Quel serait le montant du revenu de base?
_ Quel serait son impact sur les prestations sociales
_ Quel travail feriez-vous si votre revenu était assuré ? Le revenu de base est-il suffisant pour corrompre la société du travail ? Sans contrainte, plus personne ne developperait plus son capital humain ?
_ Se poser vraiment la question de ce à quoi l'économie est sensée servir ?
_ Le revenu de base empêcherait-il la rémunération du travail ?
_ Creuse t-il la société à 2 vitesses ?
_ De quelle nature sont les places de travail dans lesquelles on investit aujourd'hui ?
_ Comment le financerait-on ? C'est la dernière partie du documentaire, la plus pragmatique. La pierre angulaire de l'édifice ou le cercle qui fait sens. Même si pour le néophyte, cela peut paraitre un peu ardu au départ, je vous invite à faire comme moi, revoir le raisonnement autant de fois que possible pour en saisir tout le mécanisme et surtout sa parfaite VIABILITÉ !
LE SENS DE L'ÉCONOMIE C'EST DE LIBÉRER L'HOMME DU TRAVAIL.
La tâche de l'économie c'est de satisfaire des besoins efficacement comme chacun le fait aussi, elle n'a donc pas pour tâche de créer du travail et en face de cette réalité, on observe que chaque être humain porte en lui ses propres objectifs et son travail et qu'il les abandonne parce qu'il ne peut le convertir en argent.
N'avoir qu'une place de revenu veut dire avoir un travail uniquement pour épuiser son revenu.Un travail qui n'a pas de sens. Pour la société , ce manque de sens pose problème parce qu'il fait émerger beaucoup de frustrations et de pathologies chroniques.
Et pour les "sales boulots" comme nettoyer la crasse des autres ?
3 possibilités :
1.Payer plus et offrir de meilleures conditions de travail
2.Automatiser et rationaliser.
3.Le faire soi-même.
On peut dénaturer le revenu de base :
- en fixant un montant trop bas
- en supprimant en même temps toutes les prestations sociales
- en le soumettant quand même à des conditions
Je considère ce film comme un point de départ majeur pour penser autrement notre monde.
Il est un énorme pavé dans la mare de tous les conservatismes économiques qui nous mènent aujourd'hui droit dans le mur.
(Big Tanx à KTiK pour le lien)
Le Revenu de Base
Une impulsion culturelle
un film-essai
de Daniel Häni et Enno Schmidt
Une impulsion culturelle
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de Daniel Häni et Enno Schmidt
Voici les liens vers les pages où vous pouvez soit regarder le film en streaming, soit le télécharger librement, des infos concernant la gravure sur DVD sont également disponibles, ainsi que la possibilité d'en savoir d'avantage sur le sujet.
kultkino
creationmonetaire
Danger! Lien pourri : desirsdavenir
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