31 mai 2011

LA BASTILLE N'EST PAS LA CASTILLE...

Paris - Place de la Bastille, depuis les marches de l'opéra - 29 mai 2011
Paris - Place de la Bastille, le lendemain après-midi...
QUESTION : Mais qu'est-ce qui cloche à la Bastoche ?...
Disons qu'entre-temps, il y a eu ce regrettable "incident":


Vidéo : teleliberte


En résumé, voici les faits :
Lors de la "prise de la Bastille", à l'initiative de plusieurs collectifs dont Réelle Démocratie ou Paris s'éveille, le dimanche 29 mai 2011, la police et la gendarmerie françaises ont évacué violemment l'acapamda de Paris, place de la Bastille. Les indignés - en référence aux indignatos d'Espagne - qui étaient environ 1 000, étaient pacifiques, ils ont résisté pendant plus d'une heure, afin de tenter d'établir un camp, une acampada, place de la Bastille. Résultat des courses, tout ce petit monde s'est donc fait virer sinon à coup de pompe dans le cul, au moins à coup de lacrymos avec en prime quelques gardés-à-vue semble-t-il. 
Mais le mouvement initié en cette fin de moi de mai s'amplifie sans flancher dans beaucoup de villes en France: Au Havre, à St Nazaire, à Rouen, à Montpellier, à la Roche S/ Yon, Marseille, Nantes, Chambery, Bordeaux, Brest, Montauban, Nice, Perpignan, Rennes, Strasbourg, Toulouse, Valence, Tours, Grenoble, Orléans, Quimper, Poitier, etc... Je vous renvoie au site de Réelle Démocratie pour tous les rdv à venir. A noter parmi cette liste non exhaustive des villes en ébullition, celle de Bayonne où le campement - l'acampada, comme cela se dit à Madrid depuis le 15 mai - est désormais permanent.

A Paris, après un dimanche agité où certains ont pu être surpris par la détermination policière et l'arrogance des chiens de garde de l'oligarchie au pouvoir, la mobilisation n'a pas cessé, elle s'est simplement déplacée avec "sagesse" sur le terre-plein du Boulevard Richard Lenoir toujours encadrée par les "milichiens". Ce soir, il a été question de demander un lieu à la mairie de Paris pour y établir un campement permanent afin d'y poursuivre les débats et la mise en place et/ou la création des commissions chargées de fédérer les diverses revendications, les nombreuses aspirations d'individus de tous âges. Il y a débat sur la façon de prendre une place ( République, Place des Fêtes, Belleville... ont été évoquées) mais pour l'instant c'est l'attitude pacifique et le respect de la légalité qui prévalent. D'ailleurs, à ce sujet, voici une ch'tiot' piquouze de rappel :
Le pacifique est quelqu'un qui cherche la paix, dans les limites fixées par les lois de son pays et les règles de bienséances sociales et humaines. Autrement dit, c'est quelqu'un qui privilégie l'esquive des ennuis, qui va préférer la fuite, quitte à ce que son Ego en prenne un coup, qui va désescalader une situation épineuse, mais qui a fait le choix conscient de rendre coups pour coups si la situation dépasse les limites fixées pré-citées.
Le pacifiste ne fait pas que chercher la paix, il est aussi contre la guerre et la violence, et c'est différent. Il fait donc le choix conscient de ne pas se battre. Il évitera tant que possible les ennuis, tentera de désescalader une situation envenimée, mais si le conflit éclate, il se laissera frapper sans se défendre.

Vue la fermeté avec laquelle les "indignés" ont été délogé dimanche dernier à Bastille, je doute que leur soit accordé l'occupation  d'une place publique digne de ce nom et haute en symbole, au mieux ce sera un square dans un arrondissement de l'est parisien, au son des parties de pétanques estivales. Je ne cherche pas à me moquer de cet élan aussi courageux que nécessaire mais il me semble que les espagnols ont procédé beaucoup plus rapidement, en nombre et sans reculade. Ce qui s'est passé Plaza de Catalunya, vendredi 27 mai, c'est-à-dire l'évacuation forcée et brutale des indignatos n'a fait que renforcer et légitimer leur action.

Évacuation Plaza de Catalunya à Barcelone


...et ce qui a suivi n'a pas pu se faire sans un minimum de détermination, pacifique certes mais "pas si tant" !!!


À Barcelone « les indignés » reprennent la place... par N99


Pour mémoire, il existe en France une Histoire révolutionnaire avec de nombreux acteurs, hauts en couleurs et aux pensées aussi construites que radicales quand la situation l'exigeait. Je propose ici de (re)découvrir l'un d'entre eux, un certain Auguste Blanqui, auteur de nombreux textes dont le fameux Maintenant, il faut des armes. Et c'est Daniel Mermet qui s'y colle dans son émission Là-bas si j'y suis en janvier 2007.

Entretien avec Daniel Bensaid et Eric Hazan autour du recueil de textes d’Auguste Blanqui "Maintenant il faut des armes", paru aux éditions La Fabrique.

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