Connaissez-vous Milton Friedman & les Chicago Boys ? Savez-vous ce qu'avaient en commun Thatcher (U.K.), Reagan (U.S.A), Pinochet (Chili) & Videla (Argentine) et que partagent encore les principaux leaders politiques de la planète ? Non, oui, peut-être... Bon alors regardez ce film de Michael Winterbottom et Mat Whitecross réalisé d'après le livre éponyme de Naomi Klein...
La thèse de la journaliste canadienne est que le capitalisme prospère de préférence dans les contextes les plus tourmentés. Conscients de cette importance de la crise pour que fructifient leurs intérêts, un certain nombre de dirigeants politiques, économiques, et d'intellectuels (au premier rang desquels Milton Friedman, le théoricien de l'ultra-libéralisme et fondateur de l'école de Chicago), ont construit des marchés économiques prospères sur les ruines d'États et de sociétés frappées de traumatismes : le 11 Septembre, la Nouvelle-Orléans de l'après Katrina, le Sri Lanka d'après le tsunami, l'Afrique du Sud d'après l'apartheid, la Russie d'après la fin du communisme. Jusqu'à parfois susciter ces désastres si nécessaires à leur fortune : de la dictature de Pinochet au Chili en 1973 à la guerre en Irak.
Cette guerre abstraite et ingagnable a eu d'énormes retombées économiques. Avant 2001, la sécurité intérieure [des États Unis ndlr] n'avait rien d'une industrie. Aujourd'hui, elle brasse plus d'argent que toute l'industrie du cinéma et de la musique. Entre le 11 septembre 2001 et l'année 2006, le département de la sécurité intérieure a offert 130 milliards de dollars de contrats aux entreprises privées. C'est le complexe du capitalisme du désastre, une nouvelle économie bâtie sur la peur.
L'ouragan Katrina (Aôut 2005), la Nouvelle Orléans et l'apartheid du désastre.
Les habitants les plus fortunés quittèrent la ville tandis que des dizaines de milliers de gens vulnérables restaient coincés sans recevoir quasiment aucun secours de l'État. Milton Friedman est mort en 2006. Son ultime recommandation en matière de politique publique fut une tribune dans le Wall Street Journal, 3 mois après Katrina. "Les écoles de la Nouvelle Orléans sont en ruines, comme les maisons de leurs élèves. Ils sont maintenant dans tous le pays. C'est une tragédie, mais aussi l'occasion de réformer le système d'éducation."
Il poussait à la privatisation du réseau d'écoles publiques de la ville, c'était son chant du cygne.
Au Sri Lanka, après le tsunami de 2004, on empêcha les pêcheurs de revenir vivre sur leurs plages, pour vendre les terrains à des hôtels de luxe.
Voilà en quoi consiste la stratégie du choc : Des raids systématiques contre la sphère publique au lendemain de cataclysmes. Quand les gens sont trop focalisés sur l'urgence, sur leur survie, pour protéger leurs propres intérêts.
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Source : Xiberia / Rikiai sur Ubest1
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