#Democracia Real Ya ! (Une vraie démocratie, maintenant !), #Spanish Revolution (Révolution espagnole), #Juventud sin Futuro (Jeunesse sans avenir), #Toma la calle (Prends la rue), voici, entre autres, les noms et les HachTags qui qualifient et relient entre elles les différentes composantes de ce mouvement de contestation populaire - aussi appelé 15-M, parce qu'entamé le 15 mai dernier - et qui pourrait bien être un début de révolution en Espagne mais pas seulement !...
Paris - Bastille le 21 mai 2011 |
« La meilleure forteresse des tyrans c’est l’inertie des peuples » Machiavel
La mobilisation de la "jeunesse sans avenir", selon une des formules utilisées, dans quelques 160 villes de l’État espagnol (selon le site du quotidien El Pais, le vendredi 20 mai 2011) traduit l’ampleur de la mobilisation. Le Mouvement du 15 mai a décollé au-delà de toutes les attentes. Un militant de la Gauche anti-capitaliste de Madrid, Carlos Huerga, pose la question suivante sur le site de Viento Sur: "Nous devons apprendre de cela [la vaste mobilisation permanente des "jeunes" depuis le 15 mai]. Nous nous sommes interrogés assez longtemps sur les raisons pour lesquelles nous n’étions pas capables de descendre dans la rue. Le PSOE avec son visage aimable nous a volé nos droits, avec la complicité des syndicats majoritaires, la pression du PP (Parti Populaire) et du patronat, afin que ce vol soit plus grand et cela avec l’aval de la prétendue passivité du reste des forces politiques présentes au Parlement, mais, actuellement, une chose a changé: Avant nous avions peur, aujourd’hui ce sont eux qui ont peur.
Pour traduire l’ambiance qui ressortait de la mobilisation sur la Plaza del Sol, il termine sa contribution ainsi: Assez de leurs privilèges; assez avec leurs privatisations; assez de se serrer la ceinture; assez de la précarité; en définitive, assez de la dictature des Marchés financiers. Et de conclure: Nous avons vu que le changement est possible. (Source & complément d'info.)
Voici traduit ici l’essentiel de la plateforme Democracia real YA :
Manifeste
«Nous sommes comme toi: des personnes qui se lèvent le matin pour étudier, pour travailler ou pour chercher du travail; des personnes qui ont une famille et des amis. Des personnes qui travaillent dur tous les jours pour vivre et assurer un avenir meilleur à ceux qui les entourent.Certains se considèrent plus progressistes, d’autres plus conservateurs. Certains sont croyants, d’autres non. Certains ont une idéologie bien définie, d’autres se considèrent apolitiques… Cependant nous sommes préoccupés et indignés par la situation politique, économique et sociale que nous voyons autour de nous. Aussi par la corruption des politiciens, des entrepreneurs, des banquiers… Par le manque de défense des citoyens ordinaires.
Cette situation nous fait un tort à tous. Mais si tous nous nous unissons, nous pouvons la changer. C’est le moment de se mettre en mouvement, c’est le moment de construire tous ensemble une société meilleure. Pour cela nous défendons fermement les thèmes suivants:
• la priorité pour toutes les sociétés avancées consiste à mettre en place l’égalité, le progrès, la solidarité, le libre accès à la culture, la «durabilité» écologique et le développement, le bien-être et le bonheur pour les gens;
• il existe des droits fondamentaux qui doivent être assurés dans ces sociétés: le droit au logement, au travail, à la culture, aux soins de santé, à l’éducation, à la participation politique, au libre développement de la personne, le droit à la consommation des biens pour une vie saine et heureuse;
• le fonctionnement actuel de notre système économique et gouvernemental ne répond pas à ces priorités et est un obstacle pour le progrès de l’humanité;
• la démocratie doit partir du peuple (demos: le peuple; kratos: le pouvoir), dès lors le gouvernement doit être celui du peuple. De fait, dans ce pays, la majorité de la classe politique ne nous écoute même pas. Ses fonctions devraient être de porter notre parole dans les institutions, facilitant la participation citoyenne à travers des canaux directs, et d’assurer le mieux-être pour l’essentiel de la société; et non pas de s’enrichir et de prospérer sur notre dos, en étant à l’écoute des ordres des grands pouvoirs économiques et en s’enracinant dans le pouvoir à travers une partitocratie à la tête de laquelle se trouvent les sigles PPSOE;
• l’avidité et l’accumulation du pouvoir dans les mains d’un nombre restreint engendre l’inégalité, la crispation, l’injustice, ce qui conduit à la violence que nous rejetons. Le modèle économique obsolète et antinaturel présent bloque la machine sociale et la conduit dans une spirale qui s’auto-alimente, enrichissant quelques-uns et aboutissant à la pauvreté et la rareté pour les autres. Jusqu’à l’effondrement;
• la volonté et le but du système sont l’accumulation d’argent, lui donnant la priorité sur l’efficience et le bien-être de la société. Pillant les ressources, détruisant la planète, provoquant le chômage et des consommateurs malheureux ;
• les citoyens constituent une pièce de l’engrenage d’une machine destinée à enrichir une minorité qui ne sait rien de nos besoins. Nous sommes des anonymes, mais sans nous rien n’existerait, car nous faisons bouger le monde;
• si comme société nous apprenons à ne pas confier notre destin à une rentabilité économique abstraite qui ne répond pas aux besoins de la majorité, nous pourrions éliminer les abus et les manques dont nous souffrons tous.
Une révolution éthique est nécessaire. Nous avons placé l’argent au-dessus de l’être humain et nous devons le mettre à notre service. Nous sommes des personnes et non pas des produits pour le marché. (Traduction A l’Encontre)
AUTRES SOURCES :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1253;paris-del-sol-yes-we-camp-a-bastille.html (mouais je sais, mais bon, on va pas minauder et ce qui est arrivé au PSOE devrait les faire cogiter mais je doute... Et puis qu'ils se démerdent, après tout c'est un parti de droite !)
Je propose ici ma traduction d'un article paru dans Hechos de Hoy.
#Spanishrevolution, #tomalacalle, #yeswecamp, #democraciarealya, et un tas de topics dans Twitter ont eu un écho mondial. Est-ce une révolution ? Un cri dans le ciel ? Une concentration ? Cela peut être beaucoup de choses discutables, mais ce qui est très clair c'est que cela EST et on ne peut pas le regarder autrement.
Des milliers d'espagnols, fatigués d'attendre que les choses aillent mieux, ont pris la rue pour réclamer ce qu'ils croient être juste pour eux, pour leurs proches et pour la société. Ils l'ont fait d'une façon pacifique, ordonnée et civique. Ils ont repoussé toute espèce de violence et se sont organisés pour voir ce que les gens veulent réellement. On pourra être ou non d'accord, mais on ne peut pas nier la beauté et la puissance d'un tel mouvement, qui s'est fait entendre dans le monde entier, en suivant les méthodes qui ont mis à bas les gouvernements autocrates à Tunis ou en Égypte au début de l'année 2011.
Mais qu'est-ce qui a poussé les gens à se mobiliser avec une telle force et un tel entrain ? Il est possible que les 5 millions d'arrêtés influent. Il est possible que ce soit la frustration chez les jeunes (40 % pour les moins de 25 ans) d'être tenus responsables de ne pas trouver de travail quand ils en cherchent un. Peut-être que c'est le coût du logement, un cercle vicieux et insoutenable qui amène des familles à s'endetter pendant plus de 30 ans pour un endroit digne où vivre. Ou simplement est-ce la frustration de voir comment des cadres supérieurs d'entreprises reçoivent des primes de millionnaires tout en licenciant du personnel.
Je ne suis pas un révolutionnaire. J'aime mon pays et la société qui l'accompagne. Je crois que nous, les espagnols, nous sommes capables de beaucoup de (bonnes) choses, mais l'actuel système n'en facilite pas le chemin. J'ai la motivation et l'envie de démontrer que je suis capable de faire mon travail avec efficacité et compétence. Mais je veux travailler pour le bien de la société, dans un travail qui m'apporte non seulement une valeur économique, mais aussi une valeur sociale pour mon entourage et ceci dans une perspective environnementale durable.
Nous avons malheureusement un système qui cherche à favoriser le développement économique faisant du développement social une conséquence secondaire. Ce système, au moins en Espagne, prend ses racines dans le modèle qui s'est établi avec la démocratie à la fin des 70. Il n'y a aucune critique sur comment était le modèle, ni qui l'a créé, ni pourquoi. Le système a été utile. Il a placé l'Espagne, grâce aux espagnols qui la forment, dans une situation compétitive en Europe et dans le monde. L'Espagne s'est développée et a évolué. Nous avons peu à envier aux autres quant au développement de notre société, notre économie et notre culture.
Cependant, les temps changent. La société se développe et avance aussi avec les évolutions technologiques de par le monde. Et ce sont les individus de cette société qui font bouger et forment les entreprises, grandes ou petites, qui sont le moteur de l'économie au niveau mondial. Prenons en compte que cette société demande un changement, que cette nécessité de changement est restée évidente avec la crise économique qu'affrontent les pays occidentaux (oui, la crise est occidentale et non mondiale) que les changements doivent être politiques (puisque c'est la politique qui est - sensée ndlr - représenter ce que le peuple demande) et ne pas accepter la réalité de cette nécessité de changement suppose repousser le problème.
Messieurs (Il s'adresse également aux femmes cela va de soi, m'enfin bon, c'est un latin le pépère ndlr), nous pourrons critiquer (ou non) ces mouvements historiques en Espagne, mais il n'y a pas de doute qu'il faille un changement et ces mouvements en sont une preuve. Nous voulons une société meilleure dans laquelle vivre et nous voulons contribuer à cela.
Le mouvement appelé "les indignés" a décidé qu'il resterait à la Puerta del Sol au minimum une semaine en nuançant sa première proposition, comme ils en ont informé Hechos de Hoy, et de poursuivre indéfiniment jusqu'à ce que s'accomplissent les objectifs de la plateforme Democracia Real Ya.
Hechos de Hoy / Ignacio García-Valdecasas / Actualizado 22 mayo 2011
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