8 mai 2011

8 MAI 1945 - Massacres de Setif : In Memoriam !

Je ne voudrais pas jouer les briseurs ni même passer pour un rétif patenté à toute forme de célébration historique mais, bon sang, il serait peut-être temps que certains gouvernements se mettent au clair avec leur passé, si peu glorieux soit-il ! Il ne fallait pas s'attendre à ce que Little Goulash fasse un mea culpa en ces temps farouches où la droite au pouvoir ressemble de plus en plus à la droite des années 30 & 40, celle qui se réjouissait plutôt de l'arrivée allemande pour établir l'ordre nouveau qui mettrait définitivement un terme à la racaille du Front Populaire et au bolchevisme rampant. Comme quoi, chasser le naturel etc... C'est donc en terre celtique que fût honoré le courage de cette France résistante, celle du Conseil National de la Résistance, celle de Missak Manouchian et autres métèques vilipendés "parce qu'à prononcer leurs noms sont difficiles", celle des bretons eux même dont l'histoire est faite de discriminations, bref  celle de la France "d'en bas"-de-chez-toi qui n'a pas forcément une Rollex à 40 piges, la France anti-raciste qui combat le climat délétère et nauséabond entretenu par l'actuel gouvernement.

Affiche commémorative Rennes 2005
Depuis le plateau des Glières en passant par la lettre de Guy Môquet, les ridicules tentatives de récupération de l'esprit de résistance par les pantins de la droite néo-libérale ne me font même plus sourire. Il est plus important de s'approprier la mémoire du pays dans lequel on vit et aussi d'en assumer les crimes comme les gloires du passé. Parce que tout est lié, parce qu'il n'y a pas de plus grand danger que le ressentiment qu'on fait naitre chez l'Autre. La seconde guerre mondiale a été une guerre de territoire, d'"espace vital", une guerre où les européens se sont disputés leurs colonies et leurs richesses naturelles avec tout le mépris de ceux qui affirment unilatéralement leur suprématie sur le reste du monde. Après avoir été au casse-pipe pour une patrie qui ne leur accordait que le rang de citoyens de seconde classe, les survivants de l'empire colonial aspiraient parfois juste à un peu plus de considération... En Algérie, les autorités militaires et policières françaises ont répondu aux attentes de la population en distribuant les bastos avec une ardeur qui n'avait rien à envier aux S.S d'Oradour-sur-Glane... Si la comparaison vous semble déplacée, elle ne l'est que dans la mesure où les exactions commises dans l'Est algérien n'étaient pas gratuites, elles s'inscrivaient dans la négation des aspirations de tout un pays à vouloir prendre son destin en main.

Tout commence par un drapeau levé...
Tôt dans la matinée du 8 août 1945, à Sétif, les Scouts musulmans, une organisation légale créée par le Parti du Peuple Algérien (PPA) se réunit pour aller déposer une gerbe aux pieds du monument aux morts, situé dans le quartier des Européens. Le Sous-préfet de la ville, Butterlin, qui s’oppose à toute manifestation à caractère politique, leur somme de ne pas porter d’armes, ni d’arborer de bannières revendiquant l’indépendance de l’Algérie. Alors que le cortège gros de 7 000 à 8 000 personnes arrive au quartier français, un drapeau algérien est levé par un jeune porteur de 20 ans. Refusant de le baisser devant l’ordre français, l’homme est abattu, comme le maire de la ville, réputé modéré, qui tente de s’interposer. Une version des faits qui fait l’unanimité parmi les historiens. Dans la fusillade qui s’ensuit, la foule se disperse et s’attaque aux Européens. Elle fait 27 victimes du côté français. La nouvelle se répand rapidement dans la province, où la population locale, majoritairement paysanne, sort crier révolte. C’est le début d’un soulèvement généralisé, dans plusieurs dizaines de villages du Constantinois, ainsi qu’à Blida et Berrouaghia dans l’Alger, et Sidi-Bel-Abbès dans l’Oranais.

Polémique autour du film Hors La Loi
A Guelma, située à 150 kilomètres de Sétif, toute "manifestation musulmane" avait été interdite pour l’armistice. Mais en fin d’après-midi, 2 000 Algériens se rassemblent et brandissent drapeau algérien et bannières. Face à l’intervention d’une "milice" européenne et de l’opposition des colons, la fusillade éclate. Dans certains villages, des manifestations se passent sans heurts, souvent grâce à l’intervention de maires "libéraux", comme à Tlemcen. Mais dans la plupart des cas, on tire sans ménagement sur la foule, à la première apparition d’un drapeau algérien, comme à Bône, Blida et Kherrata. D’après l’historien Charles Robert Ageron In Histoire de l'Algérie Contemporaine, vol.2, les premières émeutes des Algériens ( les 8, 9 et 10 mai) auraient tué 102 Européens, auxquels s’ajoutent 110 blessés, et 135 habitations réduites en cendre. Sans commune mesure avec l’ampleur de la répression coloniale.

De The Associated Press - 8 Août 2011
ALGER, Algerie : Le ministre algérien des Anciens combattants, Mohamed Chérif Abbas, a estimé ce dimanche que les massacres perpétrés le 8 mai 1945 par les troupes coloniales françaises à Sétif et sa région envers des manifestants indépendantistes "resteront à jamais une honte dans l'histoire de ce pays".
M. Abbas, qui s'exprimait à l'université de Guelma (540km à l'est d'Alger) à l'ouverture d'un colloque international consacré à ces événements, a ajouté que des "crimes d'une telle atrocité et d'une telle sauvagerie ne peuvent être oubliés ou faire l'objet d'une quelconque prescription", selon des propos rapportés par l'agence officielle APS. Il s'agit, a affirmé le ministre, "d'une page douloureuse de l'histoire que l'Algérie ne peut tourner".

Le 8 mai 1945, alors que la France célébrait la victoire sur le nazisme, des manifestations d'Algériens ont eu lieu à Sétif, Guelma et Kherrata pour réclamer l'indépendance. Elles seront réprimées dans le sang par l'armée française et des milices pendant plusieurs jours. Selon les sources, la répression a fait entre 20.000 et 45.000 morts, alors qu'une centaine d'Européens ont été tués.
Pour sa part, le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, présent au colloque, a souligné, selon la même source, que "les relations entre l'Algérie et la France ne pourront être construites sur de bonnes bases et de manière durable que lorsque la France aura reconnu ses crimes en Algérie".
La veille déjà, dans un entretien à l'APS, M. Abbas avait aussi affirmé que "la société civile, toutes tendances confondues, était attachée à la loi criminalisant le colonialisme". Lancé par des députés de la majorité présidentielle, une proposition de loi criminalisant le colonialisme a été gelée par le gouvernement. A ce jour, le texte n'est toujours pas programmé à l'agenda du Parlement en raison de "considérations diplomatiques et juridiques", d'après le président de l'Assemblée nationale, Abdelaziz Ziari.
Ce projet se veut comme une réponse à la loi française controversée du 23 février 2005 dont l'article 4 vante le "rôle positif" de la colonisation. Les relations entre Alger et Paris sont régulièrement parasitées par la polémique sur le passé colonial de la France en Algérie. Ancienne colonie française de 1830 à 1962, l'Algérie a obtenu son indépendance au bout de sept ans et demi de guerre (1954-1962). (Source)

Autres Sources : 

Films :
Hors La Loi (Réalisateur : Rachid Bouchareb, Acteurs : Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila, Genre : Historique, Durée : 02h18 min, Date de sortie : 22 septembre 2010, Année de production : 2010 [FRENCH SUBFORCED DVDRiP]

L'ennemi Intime : Excellent film ! Voir l'article wikipedia (1 fichier Avi - 677,3 MB)


 Ces sujets peuvent aussi vous intéresser

CÔTE D'IVOIRE - Le JT de FR3 du 06.04.2011

IMMORTAL EGYPT - Revolution Dub

Georges Ibrahim Abdallah : Prisonnier Politique En France

ÉGYPTE : Une Révolution Sur Un Échiquier

Des Peuples En Lutte Pour La Liberté Et La Justice Sociale !

TUNISIE : Mr le Dictateur, On vous cause !!!

NOS ANCÊTRES LES... AFRICAINS

L'AVOCAT DE LA TERREUR de Barbet Schroeder (2007)

WALTER, retour en résistance (Documentaire 2009)

Victoire Du Peuple Par La DÉSOBÉISSANCE !!!

LA BATAILLE D'ALGER de Gillo Pontecorvo (1966)

EÛT-ELLE ÉTÉ CRIMINELLE...

MUGAR kabily-touseg (1998)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire