Parmi les figures féminines de la scène underground musicale héxagonale, Rebeka Warrior (aka Julia Lanoë) se pose là. Non contente de jouer et chanter dans Mansfield Tya, un duo nantais qui a déjà à son actif quatre albums plutôt surprenants, intimistes, mélancoliques, avec un brin de malice aux coins des mots, aux bords des lèvres, elle se lâche à corps perdu dans la déjanterie technoïdo-punk en compagnie de Mitch Silver, compositeur travaillant sur ordinateur. "Nous nous sommes rencontrés par hasard chez le disquaire de super U, nous avons échangé nos travaux respectifs et puis très vite nous avons travaillé nos premiers morceaux. Si il doit y avoir un but à ce groupe c'est bien celui de s'amuser !" raconte Rebeka Warrior. Ce genre de rencontre est un véritable pavé dans la mare aux béni-oui-oui du monde musical, un cactus (!?!) au cul du politiquement correct dont les épines distillent un sérum "sexplicit" fort en degrés. Bref, une jouissance corrosive et stimulante ! Âmes pudibondes ou esprits chagrins, passez votre chemin...
Tétons à l'air, hystéro, Rebeka Warrior n'en finit plus de foutre le bordel avec son complice Mitch Silver alias «la plus grande lesbienne de France». TÊTUE les a rencontrés. Un entretien déjanté, imprévisible, sexy, à l'image de leur musique. Et quelques confidences sur une policière…
«Le sex-appeal de la policière me fait mouiller devant derrière». Avec des paroles aussi directes – et crues –, le duo électro barré Sexy Sushi ne pouvait que plaire aux filles. Finies les balades nunuches, enfin un titre qui parle de cul! Véritable hymne lesbien techno punk, Sex Appeal a beaucoup fait, avec d’autres perles telles que Rachida «T’as besoin que d’un seul doigt», pour populariser Sexy Sushi auprès des filles, et pas seulement des punkettes. Il suffit de se rendre à l’un de leurs concerts – toujours bordéliques. On n'y compte plus les tétons à l’air. A l’image de la chanteuse Rebeka Warrior, furieuse et sexy, qui ne garde jamais bien longtemps son marcel et se jette dès qu'elle le peut dans la foule.
TÊTUE a rencontré Rebeka, double maléfique de Julia Lanoë (également membre du duo folk nantais Mansfield.Tya) et son complice Mitch dans un café parisien. L’occasion de parler avec eux (enfin, d'essayer!) du dernier album qu’ils ont «commis», Cyril – «un prénom hyper violent» –, de leurs concerts, des filles, et de cette fameuse policière rencontrée par Rebeka.
TÊTUE: C’est n’importe quoi la pochette de votre dernier album !
Mitch Silver: C'est vrai! (Rires.) Cette photo a été prise au cours d'une galette des rois.
Rebeka Warrior: Ouais, c’est ma maman qui avait fait la galette. La fève était une lame de rasoir! Ma maman, elle aime bien faire des petites blagues. (Rires.)
Depuis, Cyril, votre deuxième véritable album, vous n'arrêtez pas de sortir des EP, des vinyls. Vous êtes hyper productifs. Trop?
Mitch: Ben, ça vient quand ça vient.
R.W.: On fait de la musique instantanée, jetable comme un rasoir.
Mitch: C’est de la musique lyophilisée. Moi, je m’occupe seulement de la musique, pas des paroles. Je donne juste un titre. Et Rebeka part sur cette idée. Faut voir le résultat!
R.W.: C’est souvent inspiré de choses qu’on a vraiment vécues.
Il y a un côté 80’s dans votre musique…
Mitch: Je ne sais pas à quoi c’est dû… A l’origine, je voulais faire la même musique que Miss Kittin and The Hacker.
R.W.: Mais Miss Kittin, ça n’a rien à voir avec les années 80!
Mitch: Euh… Bref, ça n'a pas marché. Et puis, j'ai rencontré Rebeka…
R.W.: Je ne trouve pas qu’on soit années 80. On est 2011 à mort! C’est le logiciel sur lequel bosse Mitch qui date des années 80! Tout est de sa faute.
Mitch: J’adore Forêt mystique, Le Malin qui grandit en moi.
R.W.: Moi, je préfère Oublie moi et Toute la haine qui m'incarne.
Mitch: Sinon, on a tourné un clip pour Marin. On s’est vraiment fait chier à réaliser cette foutue vidéo mais personne n'en parle.
R.W.: Pour ce clip, on a même dressé des dauphins pendant deux ans! Et puis, il y a aussi deux bellâtres, un bourreau et surtout une chorégraphie hyper recherchée.
A quand une version gay du clip?
Mitch: C’est déjà super-gay comme clip! Dedans, il y a deux marins torses poil hyper sexy. Je pense qu’ils pourraient bien plaire aux lecteurs de TÊTU.
Sur l’album, il y a un titre évocateur Amant/Maîtresse…
R.W.: J’ai écrit ce titre au cours d’une retraite mystique, en reprenant quelques passages d'un roman-photo publié dans Nous Deux! Dans les romans-photos, l’histoire est toujours la même: un riche mec qui épouse une meuf et pas de bol, ils ne sont pas de la même classe sociale. C’est un peu comme un film de Bollywood!
Mitch: Ou un film de boules mais sans les scènes de sexe. Bref, c’est ultra chiant.
Sexy Sushi, c'est aussi un tube, presque un hymne lesbien, Sex Appeal. Alors, Rebeka, tu as vraiment couché avec cette policière qui te faisait «mouiller devant derrière»?
R.W.: Tout à fait! Sauf que dans la version réelle, je n’étais pas seule avec la policière. Nous étions trois! Une amie m’accompagnait dans la voiture. Et on s’est bien amusées… Merde, je me rends compte que la version réelle est bien meilleure que la version chantée… Je l'avoue, dans Sex Appeal, j’ai dévoilé mon jardin intime…
Mitch: A ce niveau-là, c’est plutôt un parc intime!
Et depuis Sex Appeal, c’est plus facile pour coucher avec les filles?
R.W.: Le morceau a été fait pour ça!
Mitch: En ce qui me concerne, c’est une catastrophe. Et pourtant, je suis la plus grande lesbienne de Nantes! Pour Rebeka, par contre, ça a ouvert de grandes, de très grandes portes.
R.W.: Je ne me plains pas… (Sourire en coin.) Dans les prochains mois, j’essaierai d’écrire d’autres titres du même acabit. Si cela peut satisfaire les nanas, tant mieux, j’aime leur faire plaisir…
C’est aussi pour leur faire plaisir qu'en concert tu chantes les tétons à l'air?
R.W.: Ouais, et aussi parce que dans les salles, il fait super chaud!
Le public lesbien, c’est le meilleur?
R.W.: C’est sûr qu’il est très présent à nos concerts. (Sourire complice.) Et ce, depuis le début. C’est le plus fidèle des publics. Ça m’arrange bien d'ailleurs…
Tu en profites, tu n'arrêtes pas de sauter dans le public…
R.W.: C’est plutôt agréable de se jeter dans un public de nanas! (Rires.) Elles aussi en profitent! Faut voir les marques que j'ai sur le corps.
Mitch: Ça dégénère souvent dans nos concerts. (Mitch se tourne vers Rebeka.) Tu te rappelles de la fois où une nana s’est pris un ordinateur portable dans la gueule? C’était à la Maroquinerie. Tels des rockers, on avait balancé un ordinateur dans le public. Manque de pot, une meuf se l’était mangé en pleine tronche.
R.W.: Elle avait la gueule en sang et disait «merci, merci»! (Source !)
SEXY SUSHI dans l'émission Tracks (Arte) en mars 2011
Sources & Liens
http://www.myspace.com/sexysushimusic
http://www.myspace.com/sexysushimusic
http://www.musik-industry.com/news/d%C3%A9couvrez-nos-photos-de-sexy-sushi-et-randy-twigg-%C3%A0-la-cigale.html
http://www.mansfieldtya.com/
http://www.oeilpaca.fr/sexy_shushi.html
http://amour-gloire-mst.forumactif.com/t311-sexy-sushi
http://www.lagazettedeberlin.de/6192.html
http://www.mansfieldtya.com/
http://www.oeilpaca.fr/sexy_shushi.html
http://amour-gloire-mst.forumactif.com/t311-sexy-sushi
http://www.lagazettedeberlin.de/6192.html
Je ne résiste pas au plaisir de poster une session des Mansfield Tya, tout simplement parce que tout est lié et que Rebeka est aussi touchante dans la peau de Julia, parce que la complicité des deux jeunes femmes s'insinue dans les notes accrochées au fil des émotions profondes, des intuitions musicales qui donnent une apparente simplicité à la ligne mélodique... Fragile en apparence, leur musique est une savante broderie de cordes nylon qui s'entrelacent en laissant derrière elles une chaleur en creux, un trouble serein qui goûte les sourires esquissés, les silences complices, les chuchotements qui grisent...
#105 Mansfield. TYA - Je ne rêve plus par lecargo
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