Une seule chose me fait souffrir: devoir profiter seule de tant de beauté. Je voudrais crier par-dessus le mur: je vous en prie, faites attention à ce jour somptueux ! N’oubliez pas, même si vous êtes occupés, même si vous traversez la cour à la hâte, absorbés par vos tâches urgentes, n’oubliez pas de lever un instant la tête et de jeter un oeil à ces immenses nuages argentés, au paisible océan bleu dans lequel ils nagent. Faites attention à cet air plein de la respiration passionnée des dernières fleurs de tilleul, à l’éclat et la splendeur de cette journée, parce que ce jour ne reviendra jamais, jamais ! Il vous est donné comme une rose ouverte posée à vos pieds, qui attend que vous la preniez, et la pressiez contre vos lèvres.
in Rosa, la vie, Lettres de Rosa Luxemburg, éditions de l’Atelier, 2009.
Post Scriptum : Il m'est venu cette idée pertinente d'envoyer un exemplaire du livre de Rosa à quelques membres de l'hémicycle, notamment et surtout devrais-je dire, à ceux qui sont assis dans la partie gauche et qui prétendent encore incarner un certain idéal que des femmes comme Rosa ont défendu jusqu'au bout. Accompagné de cette petite phrase de Rosa : "Ça te va comme vœux de nouvel an !" Euh... Je cherche des gens pour m'aider à préparer les paquets cadeaux ;-)
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