Les chiffres ont ceci de commun avec les fleurs, c'est qu'on leur fait dire ce qu'on veut... (Gabin-Audiard in Le Président). La police nationale, à l'instar d'autres milieux professionnels, est soumise à des pressions venues "d'en haut". Le taux de suicides y est , dit-on, tout aussi élevé que dans d'autres secteurs d'activité et si cela peut en réjouir certains, dites-vous bien que ce sont probablement les policiers les plus scrupuleux qui s'en vont les premiers. On notera aussi que l'omerta y est encore plus tenace qu'ailleurs. Les représentants syndicaux, pour peu qu'ils osent dénoncer ou contester les consignes de leur hiérarchie - téléguidée depuis les bureaux des ministères de l'Intérieur & de la Justice - sont l'objet de menaces et autres modes de pression qui empêchent d'avoir une vue d'ensemble, même approximative, de l'état d'esprit dans lequel évolent les forces de l'ordre. Aux "gardiens de la paix", Coluche lançait "qu'au lieu d'nous la garder, ils feraient mieux d'nous la foutre", aujourd'hui on va plutôt écouter ce qu'un ex-flic, ex-syndicaliste, a à raconter sur le sujet. Saluons l'honnêteté, voire probablement le courage dans le discours... D'où qu'ils viennent !
Le témoignage d’un ex-officier de police.
Parce que la répression syndicale touche tous les milieux et qu’il convient tout particulièrement de museler ceux qui occupent des postes clés comme dans la police, un témoignage contre les catégorisations faciles, les analyses simplificatrices qui s’adressent à toutes et à tous.
Un témoignage qui éclaire aussi sur une des réalités de l’application des politiques sécuritaires mises en œuvre par les derniers gouvernements. (Source)
L'outrage-rébellion vous dites ?
Juin 2011 : Un jeune homme condamné pour avoir chanté l'Hécatombe de Brassens. Une trentaine d'autres arrêtés par la police. Gare aux gorilles !
1953 : Ze big Georges, l'anar à la bouffarde, fredonne l'Hécatombe, chansonnette retraçant l'épopée de quelques "mégères gendarmicides" de Brive-la-Gaillarde qui se ruèrent un beau jour sur une poignée de malheureux "gendarmes mal inspirés". 2011, à Cherbourg, un jeune homme de 27 ans est condamné à 200 euros d'amende et 40 heures de travail d'intérêt général pour outrage. Sa faute ? Avoir fredonné un couplet de la beuglante à sa fenêtre... alors que passaient, en contrebas, quelques pandores peu mélomanes.
En juin à Toulouse, pour protester contre cette condamnation, une trentaine de personnes se sont retrouvées devant le commissariat central pour entonner - dans la joie et la bonne humeur - quelques strophes du brûlot anarchiste. Mais la représentation a tourné court. Les condés de la ville natale de Claude Nougaro n'ont guère apprécié le spectacle... Les choristes ont été encerclés puis arrêtés pour finalement être conduits au poulailler où ils ont dû décliner leur identité. Finalement, ils ont été relâchés mais 29 d'entre eux sont convoqués dans les prochains jours.
Tout cela au moment où la Cité de la Musique célèbre Brassens. Allant même jusqu'à organiser des ateliers intitulés : "Jouer Brassens en famille (à partir de 7 ans)". Outrage ! Une exposition qui ne déplairait aux rugbymen de tous poils (dont pas mal de flics, d'ailleurs), qui ne se lassent pas de brailler en choeur, lors de troisièmes mi-temps bien arrosées : "Mort aux vaches, mort aux condés (zob !) à ces enfants de putes de la sûreté..." Mais passons.
Outrage à la nation
Car, dans notre cas, nous ne sommes pas en présence de simples citoyens assoiffés de culture, pas plus que de fêtards avides de biture. C'est le commissariat qui l'affirme : il s'agit de "militants de l'ultra-gauche" qui ne chantaient pas seulement "Hécatombe", mais d'autres textes insultants et constitutifs d'outrage à la nation et aux forces de l'ordre. Ahrg... L'"ultra-gauche" renait de ses cendres... mais que fait le GIGN ?
Une idée pour la prochaine fronde : chanter la BO du "Gendarme de Saint-Tropez"...
SOURCE : Les mots ont un sens, par Napakatbra
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