En 1953, Jean Giono écrit la nouvelle : L'Homme Qui Plantait Des Arbres pour "faire aimer à planter des arbres"... En 1987, Frédéric Back en fait un film d'animation d'une trentaine de minutes, au dessin d'une grande poésie. La voix off du narrateur n'est autre que celle de Philippe Noiret, profonde et sans emphase inutile. L'histoire est un hymne à ce qu'on appelle aujourd'hui le développement durable ou plus simplement au bon sens qui voudrait que l'humanité soit, dans son mode de vie, en harmonie avec la nature telle qu'elle est encore actuellement : La condition sine qua non de notre présence sur terre. La nouvelle de Giono c'est aussi le récit d'une rencontre entre deux hommes : Le narrateur et le berger répondant au doux blase d'Elzéard Bouffier. L'un est en mouvement dans le cahin caha de son époque, l'autre vit retranché au cœur d'une région désertique, ancré dans l'essence même des choses et à l'écoute des nécessités premières de tout être vivant. L'homme qui plante des arbres possède la persévérance, l'humilité et la grandeur d'âme de ceux qui sont capables de transformer les déserts en oasis tout en gardant l'anonymat...
C’était, au moment où j’entrepris ma longue promenade dans ces déserts, des landes nues et monotones, vers 1200 à 1300 mètres d’altitude. Il n’y poussait que des lavandes sauvages.
Je traversais ce pays dans sa plus grande largeur et, après trois jours de marche, je me trouvais dans une désolation sans exemple. Je campais à côté d’un squelette de village abandonné. Je n’avais plus d’eau depuis la veille et il me fallait en trouver. Ces maisons agglomérées, quoique en ruine, comme un vieux nid de guêpes, me firent penser qu’il avait dû y avoir là, dans le temps, une fontaine ou un puits. Il y avait bien une fontaine, mais sèche. Les cinq à
six maisons, sans toiture, rongées de vent et de pluie, la petite chapelle au clocher écroulé, étaient rangées comme le sont les maisons et les chapelles dans les villages vivants, mais toute vie avait disparu.
C’était un beau jour de juin avec grand soleil, mais, sur ces terres sans abri et hautes dans le ciel, le vent soufflait avec une brutalité insupportable. Ses grondements dans les carcasses des maisons étaient ceux d’un fauve dérangé dans son repas. Il me fallut lever le camp. À cinq heures de marche de là, je n’avais toujours pas trouvé d’eau et rien ne pouvait me donner l’espoir d’en trouver. C’était partout la même sécheresse, les mêmes herbes ligneuses...
Je traversais ce pays dans sa plus grande largeur et, après trois jours de marche, je me trouvais dans une désolation sans exemple. Je campais à côté d’un squelette de village abandonné. Je n’avais plus d’eau depuis la veille et il me fallait en trouver. Ces maisons agglomérées, quoique en ruine, comme un vieux nid de guêpes, me firent penser qu’il avait dû y avoir là, dans le temps, une fontaine ou un puits. Il y avait bien une fontaine, mais sèche. Les cinq à
six maisons, sans toiture, rongées de vent et de pluie, la petite chapelle au clocher écroulé, étaient rangées comme le sont les maisons et les chapelles dans les villages vivants, mais toute vie avait disparu.
C’était un beau jour de juin avec grand soleil, mais, sur ces terres sans abri et hautes dans le ciel, le vent soufflait avec une brutalité insupportable. Ses grondements dans les carcasses des maisons étaient ceux d’un fauve dérangé dans son repas. Il me fallut lever le camp. À cinq heures de marche de là, je n’avais toujours pas trouvé d’eau et rien ne pouvait me donner l’espoir d’en trouver. C’était partout la même sécheresse, les mêmes herbes ligneuses...
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