18 août 2011

CHOCOLATE (2008) - Autisme & Arts Martiaux

Chocolate, le film du réalisateur thaïlandais Prachya Pinkaew, connu surtout pour Ong-bak, est certes un film de genre. Les amateurs de Kung-fu, de Taekwondo ou encore de Muay Thai seront ravis des incroyables bastons aériens chorégraphiés par Panna Rittikrai et joués sans doublure, par Zen (Yanin "Jeeja" Vismitananda), la jeune héroïne autiste du film. Car c'est là qu'est la subtilité, Zen est une enfant autiste qui vit avec sa mère Zin à proximité d'une école de Muay Thai. Elle partage son temps entre l'observation des boxeurs et la télévision qui lui permet de développer ses compétences et son aptitude naturelle aux arts martiaux en boulottant sereinement ses pastilles chocolatées.

Sa mère Zin a eu autrefois un amant dont Zen est la fille, alors qu'elle était la maitresse de Masashi, le big boss d'un gang de Yakuza. Quelque peu "malmenée" en représailles à cet affront fait au gang, elle est mise à l'écart et tente de survivre avec l'enfant qui requiert toute son attention. Mais Zin ne tarde pas à souffrir de plus en plus du cancer qui la ronge et le traitement va s'avérer long et coûteux. Le seul ami de sa fille est un gosse rondouillard du nom de Mangmoom (aka "Moom")  et entièrement dévoué à Zen dont il a remarqué les talents cachés.

Les deux jeunes ados vont dans un premier temps donner quelques spectacles de rue grâce à la perception sensorielle hors du commun dont fait preuve Zen, ce qui leur permet dans un premier temps de financer le traitement et les hospitalisations de Zin. Malgré leurs efforts constants, payer les soins pour le cancer de la mère devient de plus en plus difficile, jusqu'à ce que Moom tombe sur le journal de Zin où figure une liste de débiteurs qui sont encore redevables de nombreuses dettes envers la mère de Zen. Le passé de sa mère va remonter à la surface car les deux gamins se mettent en tête de procéder au recouvrement des impayés. Comme créanciers, ils ne payent vraiment pas de mine et les personnages auxquels ils vont avoir affaire ne sont pas à vrai dire des anges...


Chocolate trailer par Evangeline69


Si dans ma plus tendre enfance, j'ai pu à un certain moment être un chouia fan de Bruce Lee (Ben oui, le maitre !), j'avoue avoir délaisser le genre sans pour autant dédaigner le revival futuriste de Matrix ou la superbe d'Uma Thurman en Black Mamba avec entre autre le regretté David Carradine aka Bill dans Kill Bill. Néanmoins, dans ces films, le scénario ne tenait pas sur un bout de P.Q car il faut bien admettre que Chocolate, c'est quand même et avant tout une gamine autiste mais néanmoins surdouée qui distribue des bourre-pif à toute une multitude de malfaisants... Et pourtant, on peut ressentir quelque chose d'assez inattendu en se laissant aller à suivre la quête des deux gamins. Une sorte de quiétude s'installe peu à peu et on se surprend à se projeter dans l'espace tri-dimensionnel des figures aériennes de combat qui finissent par ressembler à un ballet de Yamakasi survoltés dans leur art du déplacement (ADD).


Chocolate partie 1 par kapinoi


Et puis le côté Rain Man qui colle inévitablement aux basques du personnage central de Zen m'a amené à me poser des questions sur l'autisme. L'actrice Yanin "Jeeja" Vismitananda a d'ailleurs dit s'être inspiré de Rain Man, de Forrest Gump ainsi que des séjours qu'elle a passés dans des centres pour enfants autistes pour travailler son rôle. J'ai pour ma part recherché quelques vidéos et consulté quelques sites pour en apprendre un peu plus sur ce qui m'est toujours apparu non pas comme une infirmité mais plutôt comme une façon différente d'appréhender la réalité. Bien sûr, il est évident que pour l'entourage d'une personne autiste, il n'est pas toujours évident d'entrer en contact avec cette dernière mais - et ce sera peut-être l'objet d'un prochain post - j'envisage cette pathologie non pas comme un retranchement d'une partie de l'être humain, un handicap mortifère, mais plutôt comme une porte ouverte sur une autre vision du monde (non pas tel qu'il est "normé") à laquelle nous pourrions être en mesure d'en distinguer les passerelles qui nous guideraient sur la voie de la réciprocité. Vos commentaires sur la question seront les bienvenus...

11 minutes dans le monde de l'autisme

11 minutes dans le monde de l'autisme par mamaly04


Sources & Liens
Autisme


Ces sujets peuvent aussi vous intéresser

THE MAN FROM EARTH (2007)

SEX ADDICT - L'Addiction selon Frank Henenlotter !

VENGO - Un film de Tony Gatlif (2000)

NATURE BY NUMBERS - Concept & Images de Cristóbal Vila (2010)

JOUEUSE de Caroline Bottaro

AUDITION de TAKASHI MIIKE

BOUDDHA - Les nouveaux chemins de la connaissance

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire