Le con de la semaine s'appelle Jacques Myard, il est député UMP des Yvelines et appartient au Collectif parlementaire de la Droite populaire. Invité sur les ondes de France Culture, ce triste sire s'est lui-même décrit comme un "anarchiste de droite"... Laissons de côté cet oxymore qui a pu avoir sa véritable heure de gloire et une relative vraisemblance du temps des "Tontons Flingueurs" et concentrons-nous un peu sur J.Myard dont on pourrait d'ailleurs dire à l'instar d'un Michel Audiard que "Ça court les rues, les grands cons !... Ouais ! Mais celui-là c'est un gabarit exceptionnel ! Si la connerie se mesurait, il servirait de mètre étalon ! Il serait à Sèvres !" (in Le cave se rebiffe). Voici donc en quelques mots un portrait non-exhaustif de celui qui, entre autre, proposait de nationaliser Internet lors d'un entretien sur Radio Courtoisie (comme tribune fascisante, c'est un bon début) en 2009. Le député avait alors suggéré que la France copie le systéme chinois pour "nationaliser internet": "J'espère que l'on va prendre conscience de la nécessité de nationaliser ce réseau, et d'avoir la capacité de mieux le maîtriser, les Chinois l'ont fait" avait-il déclaré. Ce qui veut dire qu'on pourrait aller en prison pour avoir écrit des articles en opposition avec le gouvernement au pouvoir. Ce qui veut dire qu'une recherche "Google Images" sur mai 68 renverrait à des photos du Général de Gaulle...
Voici cinq petites infos que vous devez connaitre sur Jacques Myard :
Il est pour la peine de mort.
Pas besoin d'une longue enquête pour le savoir : c'est écrit sur sa (très officielle) page Wikipédia.
Jacques Myard a également une vision très personnelle de l'auto-défense, tendance bransonienne, souhaitant sur son site officiel qu'on remette une médaille à un professeur mis en examen après qu'il ait tué son agresseur.
Donner des droits aux homosexuels : et puis quoi encore ?
Jacques Myard fut l'un des principaux soutiens de Christine Boutin à l'occasion du vote du PACS (Pacte Civil de Solidarité) ouvert aux homosexuels. A l'Assemblée Nationale, on a tenté de lui expliquer qu'il fallait bien des droits pour les homosexuels, ce à quoi il a répondu : "Il y a des zoophiles aussi !".
Toujours dans la catégorie "social", Jacques Myard a voté contre une loi favorable à l'IVG et à l'avortement en 2000, et contre la loi sur la bioéthique de 94.
La burka, cet immense problème de société.
Peu importe qu'on ait dit un peu partout que le problème était mineur et ne concernait qu'une poignée de personnes : Jacques Myard est le premier à avoir proposé qu'on vote une loi contre le port du voile intégral en France. Il a également été très actif pour l'interdiction du voile dans les lieux publics en 1994.
Parmi ses déclarations truculentes, on retiendra cette délicieuse comparaison entre la femme en burka et les prostituées: « Ça me rappelle ces prostitués qui disaient : "Je me prostitue librement, je n'ai pas de proxénètes". Et quelques années après elles disent : "On était sous la pression des proxénètes". »
Les immigrés : de préférence chez eux.
Jacques Myard s'est illustré pour des déclarations sur les mariages blancs en France et le prétendu laxisme des autorités qui inciteraient l'arrivée massive de clandestins sur le territoire. Par ailleurs, en tant que Maire, Jacques Myard a cédé à cette habitude FN qui consiste à publier les nationalités des personnes dont il a accepté ou refusé le certificat d'hébergement. Enfin, Jacques Myard a souhaité que les conditions d'attribution de la nationalité française soient durcies après les attentats du 11 septembre.
Le tiercé, c'est son dada !
Jacques Myard s'est battu pour sauver l'hippodrome de Maisons-Laffitte et appartient au groupe d'études "cheval" de l'Assemblée Nationale. Chaque cause mérite son combattant... (Source). Et maintenant l'interview sur France Culture du 14 décembre : amis libertaires, posez un cul...
On comprend donc - entre les lignes - que pour cet "humaniste", ce Gaullien sans ambiguïté, l’idée est de couvrir le flanc droit de la majorité présidentielle, de bordurer ou de concurrencer le FN pour éviter qu’une partie de l’électorat ne regarde de ce côté là...
Nous nous retrouvons donc au final avec une UMP "anarchisante" et un Front National qui soutient mordicus qu'il ne se soumettra pas aux puissances financières. O tempora, o mores ! Face à ce vaste foutage de gueule, rappelons donc quelques fondamentaux à ceux qui tentent d'usurper une certaine philosophie politique :
Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu'on appelle Assemblée nationale, pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l'état d'un pays sont presque toujours ceux qui le représentent. Confessions d'un révolutionnaire - Pierre Joseph Proudhon.
Nous désirons la liberté et le bien-être de tous les hommes, de tous les hommes sans exception. Nous voulons que chaque être humain puisse se développer et vivre le plus heureusement possible. Et nous croyons que cette liberté et ce bien-être ne pourront être donnés ni par un homme ni par un parti, mais tous devront en découvrir en eux-mêmes les conditions, et les conquérir. Nous considérons que seule la plus complète application du principe de la solidarité peut détruire la lutte, l'oppression et l'exploitation, et la solidarité ne peut naître que du libre accord, de l'harmonisation spontanée et voulue des intéressés. Malatesta, 1892, dans Un peu de théorie.
États, Constitutions, Églises, etc., se sont toujours évanouis dès que l'individu a levé la tête, car l'individu est l'ennemi irréconciliable de tout ce qui tend à submerger sa volonté sous une volonté générale, de tout lien, c'est-à-dire de toute chaîne.
Max Stirner, dans L'unique et sa propriété, 1844.
Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n’ont ni titre, ni la science, ni la vertu…
Être gouverné, c’est être à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé.
C’est sous prétexte d’utilité publique et au nom de l’intérêt général être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre réclamation, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré.
Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! Et qu’il y a parmi nous des démocrates qui prétendent que le gouvernement a du bon ; des socialistes qui soutiennent, au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, cette ignominie ; des prolétaires qui posent leur candidature à la présidence la République !
Être gouverné, c’est être à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé.
C’est sous prétexte d’utilité publique et au nom de l’intérêt général être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre réclamation, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré.
Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! Et qu’il y a parmi nous des démocrates qui prétendent que le gouvernement a du bon ; des socialistes qui soutiennent, au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, cette ignominie ; des prolétaires qui posent leur candidature à la présidence la République !
Pierre-Joseph Proudhon, dans Idée générale de la révolution au XIXe siècle.
Sources & Autres liens
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